(Yaoundé) Trois civils camerounais ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans une localité de l’extrême-nord du Cameroun par le groupe djihadiste Boko Haram, selon des responsables sécuritaires de la région camerounaise jointes par lundi l’AFP.

« Une incursion de Boko Haram dans la nuit (de samedi à dimanche) dans le village de Mandoussa (extrême-nord) a fait trois morts », a affirmé sous couvert d’anonymat un officier de police de la zone.

SAISIE D’ÉCRAN AGENCE FRANCE-PRESSE

Dans cette saisie d’écran d’une vidéo mise en ligne par le groupe islamiste Boko Haram, des combattants de Boko Haram ouvrent le feu sur un avant-poste militaire nigérian durant une attaque lancée le jour de Noël 2019 près de Maiduguri, dans le nord du Nigéria.

Le bilan de l’attaque a été confirmé à l’AFP par un officier de l’armée en poste dans la région.

Victimes décapitée, tuée par balle, brûlée

La première victime a été « décapitée », la seconde « tuée par balle », alors que la troisième est morte « calcinée », les assaillants ayant incendié une « centaine d’habitations », a détaillé l’officier de police.  

Selon lui, trois enfants sont portés disparus depuis l’attaque. Les djihadistes ont aussi pillé des commerces et volé des céréales, de même source.

Née au Nigeria en 2009, l’insurrection de Boko Haram s’est propagée en 2014 dans l’Extrême-Nord du Cameroun, qui borde une partie du lac Tchad. La faction de Boko Haram affiliée au groupe État islamique, ISWAP, est particulièrement active dans cette zone.

Depuis plusieurs mois, les attaques djihadistes se sont intensifiées autour du lac, une vaste étendue d’eau truffée d’îlots et de marécages partagée par le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.

275 personnes tuées par les islamistes en 2019 dans le nord du pays

Dans l’Extrême-Nord, ce « regain d’attaques » a été documenté par Amnistie internationale dans un rapport publié en décembre. L’ONG de défense des droits humains décompte 275 personnes tuées en 2019, des civils pour la plupart.

Outre ces attaques djihadistes dans le Nord, le Cameroun, dirigé depuis 37 ans par Paul Biya, est en proie depuis 2017 à un violent conflit dans l’ouest où l’armée et des groupes séparatistes s’affrontent dans les deux régions anglophones.  

Des exactions et crimes contre des civils sont perpétrés par les deux camps, selon des rapports des ONG internationales. Ce conflit a fait plus de 3000 morts et forcé environ 700 000 personnes à fuir leur domicile, selon des ONG.