De 60 à 70 mineurs sont présumés morts au fond de puits de mines d'or désaffectés du centre du Zimbabwe inondés à la suite d'orages, selon un nouveau bilan du gouvernement qui a lancé vendredi un appel aux dons pour financer les secours.

« On estime entre 60 et 70 le nombre de mineurs illégaux qui sont bloqués », a déclaré dans un communiqué le ministre en charge des Affaires locales, July Moyo.

Le précédent bilan faisait état de 23 mineurs présumés morts.

Les deux puits, situés à Kadoma, au sud-ouest de la capitale Harare, ont été envahis mardi soir par les eaux à la suite de la rupture d'un barrage provoquée par de violents orages.

« Actuellement, des efforts désespérés sont en cours pour pomper l'eau des puits inondés afin de pouvoir récupérer les victimes », a ajouté M. Moyo.

Le ministre a fait appel à la générosité du public pour financer le pompage de l'eau, « nourrir les équipes sur le terrain et les familles en deuil, le transport et les obsèques des victimes », des opérations d'un coût qu'il a estimé à l'équivalent de 177 000 euros.

Le Zimbabwe est plongé dans une profonde crise économique et financière depuis une vingtaine d'années, qui l'a contraint à abandonner sa monnaie en 2009.  

La situation s'est encore détériorée ces derniers mois, avec des pénuries de denrées alimentaires, d'essence et de médicaments et un manque criant d'argent liquide.

« Faibles chances »

M. Moyo a assuré « à tous ceux qui feront des dons [...] que l'argent [serait] bien utilisé » pour les opérations, ajoutant dans son communiqué les coordonnées bancaires du compte du ministère des Finances.

« Les chances de retrouver qui que ce soit vivant sont très faibles », a estimé auprès de l'AFP Michael Munodawafa, un des ingénieurs des mines en charge des opérations.

« On n'a pas de chiffres précis » du nombre de victimes, « la police les donnera quand on aura retrouvé tout le monde », a ajouté M. Munodawafa.

Des familles de mineurs ont passé toute la journée de vendredi à proximité des puits avec l'espoir d'obtenir des nouvelles de leurs proches bloqués sous terre.  

« On a reçu un appel pour nous dire que le fils de ma soeur avait disparu et qu'il figurait parmi les mineurs entrés dans la mine, donc on est ici à attendre qu'ils le retrouvent », a déclaré à l'AFP Virigina Marimbe.

Le Zimbabwe abrite de nombreux minerais dans son sous-sol, dont du platine, des diamants, de l'or, du charbon ou du cuivre.

Faute de travail dans ce pays d'Afrique australe où le chômage flirte avec les 90 %, de nombreux hommes survivent en travaillant dans des mines désaffectées.

Le nouveau président Emmerson Mnangagwa avait promis une « nouvelle ère » après le règne de Robert Mugabe (1980-2017), mais ses promesses ne se sont pas concrétisées jusqu'à présent. Pire, le pays a renoué avec une très forte inflation, de 56,9 % en décembre 2018.