Quelque 400 détenus se sont évadés dimanche après une émeute dans leur prison située dans la banlieue sud de la capitale libyenne Tripoli, théâtre depuis une semaine de combats meurtriers, a annoncé la police judiciaire dans un communiqué.

« Les détenus ont pu forcer les portes et sortir », après « une agitation et une émeute » dues à des combats entre milices rivales à proximité de la prison d'Aïne Zara, a indiqué la police, qui ne précise pas si les prisonniers évadés étaient tous des détenus de droit commun ou non.

Les gardes ont laissé faire pour « épargner la vie » des prisonniers, a-t-on ajouté de même source.

Contacté par l'AFP, un porte-parole de la police judiciaire a déclaré ne pas être en mesure de donner plus de détails.

La plupart des détenus de la prison d'Aïne Zara sont soit de droit commun soit d'anciens partisans du régime de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi qui ont été condamnés notamment pour meurtre au moment de la rébellion de 2011.

Des milices rivales s'affrontent depuis lundi à l'arme lourde dans la banlieue sud de la capitale libyenne. Ces combats ont fait au moins une quarantaine de morts et plus de 100 blessés, pour la plupart des civils, selon un dernier bilan du ministère de la Santé vendredi soir.

Des roquettes se sont abattues dimanche sur un camp de déplacés à Tripoli, faisant au moins deux morts et cinq blessés, selon les services de secours et des témoins.

Ce camp abrite des centaines de déplacés de la ville libyenne de Taouarga, contraints à un exil massif après leur soutien en 2011 à l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi.

« La plupart des familles ont quitté le camp par crainte de nouvelles roquettes », a indiqué à l'AFP Khaled Omrane, un des habitants du camp.

Selon les services de secours, au moins 23 roquettes sont tombées sur la capitale vendredi et samedi, faisant de nouvelles victimes.

Le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, a décrété dimanche l'état d'urgence dans la capitale libyenne et ses environs.

Cette mesure, qui n'a pas été suivie d'effets concrets, vise selon le GNA à protéger les civils et les installations publiques et stratégiques.

Accusé d'être devenu « otage » des milices qui font la loi dans la capitale, le GNA a échoué, comme les autorités de transitions précédentes, à former une police et une armée régulière.

Depuis 2011, Tripoli est au coeur d'une lutte d'influence entre milices en quête d'argent et de pouvoir.