Une centaine de jeunes de Katiola, ville carrefour du nord de la Côte d'Ivoire, ont envahi le village d'Attienkaha, à 15 km de Katiola, et on brûlé les maisons, pensant les villageois responsables de la disparition d'un des leurs.

Des dizaines de maisons de ce bourg de 1000 personnes ont été brûlées, a rapporté un journaliste de l'AFP dans ce village presque entièrement déserté par ses habitants.

La gendarmerie a pris position en fin d'après-midi sur les lieux encore fumants, où casseroles, débris de maisons et vêtements jonchaient le sol.

« Ils sont venus armés de gourdins, de couteaux, de fusils. Ils ont tout brûlé, ils ont pillé et poignardé des personnes. Il y a des blessés », a affirmé à l'AFP Jeanne Ouattara, une habitante parmi les rares villageois à être restés sur place.

« Ils ont tout brûlé. Les habitants ont fui. Moi, je n'ai pas pu fuir parce que j'ai mal aux pieds », a précisé une autre femme, Martine Coulibaly.

Selon Katia Touré, pasteur à Katiola, les jeunes sont furieux en raison de la disparition d'un jeune chauffeur de Katiola. Celui-ci n'a pas donné signe de vie depuis qu'il a déposé dans leur village des habitants de Kasseme, autre village, venus à Katiola disputer un match de soccer.

Le véhicule du chauffeur a été retrouvé près du village d'Attienkaha.

« Les habitants de ce village disent qu'ils ne savent pas où il est passé », explique le pasteur, et les jeunes se sont alors soulevés. Ils ont manifesté dans la ville de Katiola, bloquant la circulation avant de se rendre à Attienkaha, selon plusieurs témoins.