Au moins 7 migrants, dont deux enfants, sont morts et 123 autres ont été secourus mardi, après le naufrage de leur embarcation au large de la Libye, selon les gardes-côtes libyens.

Le capitaine d'un navire de la marine libyenne a indiqué à l'AFP avoir secouru 123 personnes qui étaient en détresse.

Les corps de cinq migrants qui étaient morts à l'arrivée des secours n'ont pas pu être repêchés, a précisé Rami Ghommeidh.

Il ajouté que deux enfants ont été retrouvés sans vie sur l'embarcation, affirmant ne pas avoir plus de détails sur les circonstances de leur mort.

Les rescapés ont été conduits au port de Tripoli. Ils devraient être transférés dans un centre de détention de la capitale libyenne, a-t-il ajouté.

Ce nouveau drame porte à près de 180 le nombre de migrants morts ou disparus depuis vendredi en Méditerranée, selon un décompte basé sur les chiffres communiqués pas les gardes-côtes libyens.

Vendredi, les corps de trois bébés ont été repêchés et une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été portées disparues après le naufrage de leur embarcation.

Soixante-trois autres migrants dont l'embarcation a coulé au large des côtes ouest de la Libye sont toujours portés disparus depuis dimanche, selon le porte-parole de la marine libyenne Ayoub Kacem.

«Alarmant»

Vendredi, les corps de trois bébés ont été repêchés et une centaine de personne, dont des femmes et des enfants, ont été portées disparues dans le naufrage de leur embarcation, également au large de Garaboulli.

Au total, 16 migrants, tous de jeunes hommes, ont été secourus.

Selon l'OIM, le bilan des derniers jours, porte à 1000 le nombre de morts en Méditerranée en 2018.

«Le nombre de morts en mer au large des côtes libyennes augmente de façon alarmante», a mis en garde lundi Othman Belbeisi, chef de mission de l'Organisation internationale des migrations (OIM) en Libye.

«Les trafiquants exploitent le désespoir des migrants avant que l'Europe ne réprime les traversées méditerranéennes», a-t-il expliqué, dans un communiqué.

La semaine dernière, le général Kacem a prévenu de son côté que les passeurs ont donné un coup d'accélérateur aux départs, craignant la fermeture des frontières européennes, après que Rome a interdit l'accès à ses ports des bateaux d'ONG.

Plus de 1000 migrants ont également été secourus ou interceptés par les garde-côtes libyens depuis vendredi.

Une fois à terre ces migrants sont transférés par les autorités libyennes vers des centres de détention.

Selon le communiqué de l'OIM, le directeur général de l'organisation, William Lacy Swing, compte se rendre à Tripoli cette semaine «pour voir dans quelles conditions se trouvent les migrants ramenés à terre par les garde-côtes libyens».

«L'OIM est déterminée à faire en sorte que les droits de l'homme de tous les migrants soient respectés», a-t-il dit, selon la même source.

Rapatriement

Cette organisation mène un programme de «retour de volontaire» qui a permis le rapatriement de 9000 migrants de Libye durant les six premiers mois de 2018, a indiqué lundi à l'AFP Jomaa Ben Hassan, coordinateur de ce programme dans la capitale Tripoli.

L'OIM a rapatrié près de 20 000 migrants en 2017 dans le cadre de ce programme.

Du temps du dictateur Mouammar Kadhafi renversé et tué en 2011, des milliers de migrants traversaient les frontières sud de la Libye longues de 5000 km, notamment pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l'Europe.

La situation a empiré après la chute du dictateur, les passeurs profitant du chaos qui règne en Libye pour envoyer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie située à 300 kilomètres des côtes libyennes.

Vendredi, après des semaines de tension maximale, les dirigeants de l'Union européenne sont parvenus à un compromis qui propose la création de «plateformes de débarquements» de migrants en dehors de l'UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée.

Pour des analystes, cet accord permet de sauver la face à plusieurs leaders en première ligne face à l'afflux de migrants depuis la Méditerranée mais reste flou et ne comporte pas suffisamment d'engagements concrets pour régler cette question.