L'Égypte, l'Éthiopie et le Soudan demeurent incapables de régler leur différend concernant les ressources du Nil, au moment où l'Éthiopie est à compléter un gigantesque barrage hydroélectrique en amont.

L'Égypte craint que le barrage Renaissance ne réduise sa portion du fleuve, qui fournit pratiquement toute leur eau potable aux 100 millions d'habitants du pays.

L'Éthiopie, dont la population a une taille comparable, réplique que le barrage est essentiel à son développement économique.

Des pourparlers entre des ministres des trois pays n'ont rien donné la semaine dernière à Addis Abeba, la capitale de l'Éthiopie, a confié à l'Associated Press Hossan el-Emam, un représentant du ministère égyptien de l'Irrigation.

L'Éthiopie et le Soudan continuent à réclamer des modifications au rapport technique rédigé par une firme française à qui on avait demandé d'évaluer l'impact du barrage, a-t-il dit.

D'autres discussions pourraient avoir lieu le 15 mai, a ajouté M. El-Emam, tout en prévenant que «le temps joue contre nous».

Le mois dernier, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a prévenu que l'Égypte «ne tolérera pas le statu quo» et qu'elle «continuera à défendre par plusieurs moyens les intérêts de son peuple concernant le Nil». Il n'a pas fourni plus de détails.

Le barrage de 4,8 milliards $ US est actuellement complété à 63%. L'Éthiopie espère qu'il lui permettra de devenir une plaque tournante de l'énergie en Afrique.

Le principal irritant avec l'Égypte concerne la rapidité avec laquelle le réservoir derrière le barrage sera rempli et l'impact que cela aura en aval.

L'Égypte a toujours profité de la part du lion des eaux du Nil, mais seulement en vertu d'ententes que les dirigeants d'autres pays du bassin du Nil considèrent maintenant inéquitables.

Les précédents présidents égyptiens avaient prévenu que toute tentative de construire un barrage sur le Nil entraînerait une réponse militaire, mais le président actuel, Abdel Fattah el-Sissi, l'a exclu.

Le Soudan semble se ranger derrière l'Éthiopie dans cette affaire et a ressuscité une vieille querelle frontalière avec l'Égypte.