La justice égyptienne a annulé samedi une condamnation contre l'ancien président Hosni Moubarak et deux de ses ministres à verser plus de 24 millions d'euros (environ 38 millions de dollars canadiens) pour avoir coupé les communications pendant la révolution de 2011, a rapporté une source judiciaire.

Le soulèvement populaire de janvier 2011, dans le contexte du printemps arabe, avait eu raison du régime de M. Moubarak. Ce dernier, après son renversement, avait dû faire face à de nombreux procès contre lui.

M. Moubarak, ainsi que son premier ministre de l'époque Ahmed Nazif et son ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, avaient été condamnés en première instance à verser 540 millions de livres égyptiennes (environ 39,5 millions de dollars canadiens) de dommages et intérêts pour la coupure des communications téléphoniques et d'internet pendant cette période.

La Haute cour administrative a annulé cette condamnation, se référant à un jugement pénal précédent et estimant que cet acte était « conforme à la constitution et la loi » et « visait à préserver la sécurité nationale du pays », selon une décision transmise à l'AFP par une source judiciaire.

Cette décision intervient après une série de jugements favorables aux figures de l'ancien régime.

Le 24 mars 2017, M. Moubarak avait été acquitté dans son procès pour meurtre de manifestants lors de la révolte. Il avait ensuite quitté l'hôpital militaire du Caire où il a passé l'essentiel de ses six ans de détention.

Son ancien ministre de l'Intérieur M. el-Adli,  symbole de la répression des années Moubarak, avait également été acquitté.

La Cour de cassation égyptienne avait par ailleurs annulé en janvier une peine de prison de sept ans pour corruption contre M. el-Adli.

Certaines figures de la révolution de 2011 sont en revanche toujours emprisonnées.

En novembre 2017, la Cour de cassation avait confirmé une peine de cinq ans de prison contre l'opposant Alaa Abdel Fattah, accusé d'avoir manifesté illégalement fin 2013 contre une série de procès militaires appliqués aux civils.