Le Zimbabwe a «tourné la page» du règne de l'ex-président Robert Mugabe, a déclaré vendredi l'actuel chef de l'État Emmerson Mnangagwa en réponse à son prédécesseur qui avait dénoncé la veille un «coup d'État» qui l'avait contraint à démissionner.

«La nation a tourné la page. Nous devons continuer à nous concentrer sur la préparation d'élections libres, honnêtes et crédibles en 2018», a déclaré M. Mnangagwa dans un communiqué.

M. Mugabe est sorti jeudi soir du silence dans un entretien télévisé pour déplorer avoir été la victime d'un «coup d'Etat» l'an dernier et regretté que son successeur ait «trahi toute la nation».

Après 37 ans d'un pouvoir sans partage à la tête du Zimbabwe, Robert Mugabe, qui a fêté le mois dernier ses 94 ans, a été contraint de démissionner le 21 novembre 2017, lâché par l'armée, son parti au pouvoir, la Zanu-PF, et la rue.

Il a été remplacé quelques jours plus tard par Emmerson Mnangagwa, son ancien vice-président qu'il avait limogé peu de temps auparavant sur les conseils de son épouse Grace Mugabe, qui ne cachait plus son intention de  succéder à son mari.

Jusqu'à cette première sortie médiatique, M. Mugabe était resté extrêmement discret.

L'ancien président «a le droit de s'exprimer librement comme n'importe quel citoyen», a estimé vendredi Emmerson Mnangagwa, rappelant par ailleurs que son gouvernement continuait à «lui verser ses allocations».