Un Libyen accusé d'être impliqué dans l'attaque contre le complexe diplomatique américain à Benghazi en 2012 qui a fait quatre morts, dont l'ambassadeur des États-Unis, a été présenté vendredi à un juge à Washington, cinq jours après sa capture en Libye.

L'annonce de son arrestation avait été faite lundi par le président américain Donald Trump qui avait salué une «opération couronnée de succès».

L'homme, identifié comme Moustafa Mouhammad Mouftah al-Imam, est poursuivi pour avoir «tué une personne lors d'une attaque contre un bâtiment fédéral au moyen d'une arme à feu et d'une arme dangereuse», pour avoir fourni «un soutien matériel à des terroristes» et pour avoir «fait usage d'une arme à feu dans la commission d'un crime». Il encourt une peine qui peut aller jusqu'à la perpétuité pour les deux premiers chefs d'inculpation, et jusqu'à 10 ans de prison pour le troisième.

Aucun détail n'a été donné sur les circonstances de sa capture.

Selon l'accusation, il faisait partie d'un groupe d'une vingtaine d'hommes armés qui ont pénétré dans la soirée du 11 septembre 2012 dans le complexe diplomatique à Benghazi, avant de mettre le feu à la villa où se trouvaient l'ambassadeur américain Chris Stevens et un employé, Sean Smith. Tous deux sont morts asphyxiés.

Plus tard, les attaquants avaient tiré au mortier sur un bâtiment utilisé par l'agence de renseignement CIA dans un autre quartier de Benghazi. Les obus ont tué Glen Doherty et Tyrone Woods, deux anciens membres des Navy Seals, une force d'élite.

De taille moyenne et mince, Moustafa al-Imam, âgé «d'environ 46 ans» selon le gouvernement américain, est apparu dans une combinaison orange de détenu. Suivant le déroulé de l'audience grâce à un traducteur, il a eu de rares occasions de s'exprimer, notamment pour confirmer son identité et qu'il comprenait les charges qui pèsent contre lui.

Le représentant du gouvernement, Opher Shweiki, a écarté toute possibilité de libération sous caution en raison d'un «risque important de fuite» car il n'a «aucun lien aux États-Unis» et «pose un danger sérieux» pour la sécurité.

Au terme de l'audience, de près une demi-heure, la juge fédérale Deborah Robinson a ordonné le maintien en détention provisoire de l'accusé en attendant une nouvelle audience, jeudi matin.

Une autre libyenne, Ahmed Abou Khattala, est actuellement jugé à Washington pour l'attaque de Benghazi, trois ans après avoir été capturé par un commando et acheminé par bateau aux États-Unis.