Le parti islamiste radical tunisien Hizb ut-Tahrir, qui prône la mise en place d'un califat et de la loi islamique, a appelé samedi lors de son congrès annuel à «enterrer» la démocratie.

«La démocratie n'attire plus personne (...) et il est temps d'annoncer sa mort et de travailler à son enterrement», a affirmé Abderraouf Amri, le président du bureau politique de ce mouvement, régulièrement accusé par les autorités de «troubles à l'ordre public».

Des centaines de partisans ont participé près de Tunis au congrès glorifiant «le califat, sauveur de l'humanité» et dénonçant la «persécution» mise en place par le système démocratique.

Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l'homme, a indiqué à l'AFP avoir déposé il y a deux semaines «une demande de suspension d'un mois des activités du Hizb ut-Tahrir».

Cette demande intervient «après des déclarations de membres de ce mouvement portant atteinte au régime républicain de la Tunisie», a-t-il ajouté.

Lors de son congrès, ce mouvement a de son côté dénoncé «des tentatives pour interdire et entraver» ses activités.

Créé au début des années 1980, Hizb ut-Tahrir n'a été légalisé qu'en 2012, après la révolution contre la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.

En 2016, ce mouvement s'est vu interdire la tenue de son congrès annuel pour des «raisons de sécurité», en vertu de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis une vague d'attaques jihadistes sanglantes.

«Il s'agit d'un parti qui ne reconnaît pas le caractère civil de l'État», avait notamment fait valoir le ministre de l'Intérieur, Hédi Majdoub.

Les orientations de Hizb ut-Tahrir reposent sur la souveraineté de la Oumma -la communauté des musulmans- et sur la charia comme législation.