Le Grand imam d'Al-Azhar a défendu lundi le statut de la femme en islam et estimé que la modernité occidentale n'offrait pas « le modèle exemplaire », en s'adressant à un sommet mondial des présidentes de Parlement.

Fondée au Caire en 970, la mosquée-université d'Al-Azhar est une prestigieuse institution théologique et une référence pour l'islam sunnite.

« L'islam des origines a rendu justice à la femme musulmane et l'a libérée des entraves et des restrictions » dont elle était victime, a déclaré cheikh Ahmad al-Tayeb devant des dizaines de présidentes de Parlement réunies à Abou Dhabi.

Mais la femme a été « influencée plus par les traditions et les coutumes que par les préceptes de l'islam » et elle a été reléguée « dans plusieurs aspects de la vie à la situation antérieure (à la révélation du) Coran », a admis le Grand imam de l'Azhar qui faisait allusion aux doctrines rigoristes de l'islam, dont les courants radicaux n'hésitent notamment pas à imposer le niqab.

Le Grand imam d'Al-Azhar, très écouté par les sunnites, majoritaires dans le monde musulman, a estimé que la femme occidentale n'était pas le modèle à suivre.

« La modernité occidentale n'est pas le modèle exemplaire qui mériterait d'être généralisé dans le monde », a-t-il dit, tout en reconnaissant aux sociétés occidentales « des aspects positifs en matière de progrès scientifique et humanitaire ».

Le sommet des présidentes de Parlement se déroule jusqu'à mercredi dans la capitale des Émirats arabes unis, un pays conservateur, mais ouvert sur le monde extérieur, où environ 90 % de la population est étrangère.

Une femme, Amal Al Qubaisi, dirige le Parlement local, le Conseil national de la fédération (CNF), qui est une instance consultative. Le gouvernement émirati compte huit femmes.