La police égyptienne a arrêté mercredi une avocate et militante des droits de l'homme, Azza Soliman, après lui avoir interdit de voyager le mois dernier, a indiqué un responsable égyptien.

Mme Soliman, qui a fondé le Centre pour l'aide juridique des femmes égyptiennes, a été arrêtée à son domicile et emmenée pour être interrogée, a précisé un membre de sa famille qui a souhaité garder l'anonymat.

La raison de son arrestation n'avait pas été clairement dévoilée mercredi soir, mais les militants égyptiens estiment que cela pourrait faire partie d'une enquête visant des membres de la société civile.

Amnistie internationale a indiqué dans un communiqué que l'arrestation de cette militante était « un signe clair que les autorités égyptiennes sont en train d'intensifier leur répression contre les militants des droits de l'homme ».

Cette arrestation intervient après la décision d'un tribunal égyptien, en septembre, de geler les avoirs de cinq autres défenseurs des droits de l'homme et trois organisations non gouvernementales pour des soupçons d'encaissement de fonds étrangers.

« C'est un nouveau développement », a dit l'avocat Gamal Eid, l'un des activistes dont les avoirs ont été gelés. « Je pense qu'ils intensifient la pression, peu à peu », a-t-il dit en parlant de l'arrestation de Mme Soliman.

Après avoir été interdite de voyage, Mme Soliman avait aussi constaté que son compte en banque avait été gelé.

En septembre, l'ONU avait exprimé son « inquiétude extrême » après la décision de geler les avoirs des activistes et ceux des ONG.

L'enquête sur la société civile, qui a démarré en 2011, a créé des tensions diplomatiques entre Washington et Le Caire après que la police a décidé de fermer plusieurs ONG, tentant d'arrêter plusieurs de leurs employés américains.