L'ONU a appelé vendredi à la fin des combats entre milices rivales à Tripoli, où les violences dans la capitale libyenne ont fait au moins huit morts en vingt-quatre heures.

«Il est tout à fait inacceptable que les groupes armés se battent pour faire valoir leur intérêt et leur influence, en particulier dans les zones résidentielles, terrorisant la population», a déploré l'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler dans un communiqué.

M. Kobler a indiqué être en contact avec les camps rivaux à Tripoli pour mettre fin aux violences.

Les combats ont éclaté jeudi et se sont poursuivis vendredi dans la capitale où des tirs étaient entendus tout au long de la journée, tandis la plupart des habitants sont restés terrés chez eux.

Selon une source de l'hôpital al-Khadhra à Tripoli, les combats ont fait au moins huit morts.

Des affrontements quasi-quotidiens opposent ces groupes armés qui se livrent, depuis la chute du dirigeant de Mouammar Kadhafi en 2011, à une lutte d'influence empêchant les gouvernements successifs de rétablir l'ordre dans le pays.

Livrée au chaos, la Libye est dotée depuis le 30 mars d'un gouvernement d'union nationale (GNA) censé rétablir l'autorité centrale et lutter contre les djihadistes du groupe État islamique (EI).

Soutenu par la communauté internationale, cet exécutif d'union installé dans la capitale devait remplacer les deux «gouvernements» qui se disputaient le pouvoir en Libye depuis près de deux ans, l'un basé dans l'Est et l'autre à Tripoli.

Le GNA a échoué à asseoir son autorité, malgré le soutien de quelques milices. D'autres groupes armés lui sont hostiles et soutiennent l'ex-gouvernement de Tripoli de Khalifa Ghweil.

Les causes des derniers affrontements n'ont pas été clairement établies. Mais des milices pro-GNA ont annoncé vendredi soir la fin d'une «opération» visant à chasser un groupe «d'extrémistes» qui avaient pris position dans une forêt entourant le complexe hôtelier Rixos que M. Ghweil occupe depuis la mi-octobre.

Vendredi à Rome, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a assuré qu'aucune option militaire étrangère n'était sur la table en Libye, où la solution ne peut être que diplomatique.