L'opposant historique en République démocratique du Congo Étienne Tshisekedi a exigé dimanche la tenue de la présidentielle d'ici la fin de l'année et le départ du président Joseph Kabila le 20 décembre, lors d'un rassemblement populaire à Kinshasa.

«Le 19 septembre 2016 est la première ligne rouge à ne pas franchir. Le corps électoral doit être convoqué (à cette date, NDLR) pour l'élection présidentielle. Au cas contraire, la haute trahison sera attestée dans le chef de M. Kabila qui endosse la responsabilité du malheur des Congolais», a déclaré le président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), de retour au pays après deux ans d'absence.

«Dès cet instant, le décompte de son préavis de trois mois de locataire au palais présidentiel commence», a-t-il ajouté, concluant: le 20 décembre, «la maison doit être libre».

M. Tshisekedi s'exprimait devant des dizaines de milliers de personnes venues assister à son premier rassemblement, alors que le climat politique est tendu dans le pays à mesure qu'approche l'échéance du mandat de M. Kabila.

Ce dernier a convoqué, fin novembre, un dialogue afin de permettre l'organisation d'«élections apaisées» dans le pays, mais plusieurs forces d'opposition avaient d'abord boudé un forum perçu comme un «piège». Rassemblées autour de M. Tshisekedi, plusieurs d'entre elles ont finalement donné un avis favorable à ces pourparlers, moyennant des préalables, dont la libération des prisonniers politiques et d'opinion.

Ainsi, M. Tshisekedi a également exigé «la cessation des procédures arbitraires judiciaires ou autre à l'encontre des leaders de l'opposition comme c'est le cas de Moïse Katumbi et Martin Fayulu».

Le vieil opposant a par ailleurs récusé de nouveau l'ex-premier ministre togolais Edem Kodjo, facilitateur désigné par l'Union africaine(UA) pour ce dialogue, qu'il a accusé de prendre parti pour M. Kabila.

M. Kodjo avait déjà rejeté cette accusation, la qualifiant «d'injuste».

«En tout état de cause, le 20 décembre 2016 (...) nous dirons tous au revoir à M. Kabila et nous inaugurerons une nouvelle ère, tel que nous la déciderons au cours d'un vrai dialogue politique inclusif sans Kabila», a lancé M. Tshisekedi.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.