Des milliers de personnes fuient chaque jour le Soudan du Sud pour trouver refuge en Ouganda, alors que la situation reste volatile dans la capitale sud-soudanaise Juba, a indiqué mardi l'ONU, qui estime que ce flux va s'amplifier ces prochains jours.

«Un total de 1326 personnes sont entrées en Ouganda entre vendredi et samedi, et 1633 de plus sont arrivées dimanche», a précisé un porte-parole du HCR, Leo Dobbs, lors d'un point de presse à Genève.

Avant vendredi, le HCR n'avait comptabilisé qu'environ 230 arrivées par jour.

«Les chiffres ont considérablement augmenté», a relevé M. Dobbs, expliquant que ce soudain afflux était dû à «l'assouplissement des restrictions» aux frontières du côté sud-soudanais.

Les barrages routiers militaires le long de la route reliant Juba à l'Ouganda ont notamment été levés permettant aux personnes de fuir en plus grand nombre en camions, selon le HCR.

La majorité des personnes fuyant le Soudan du Sud sont des Sud-Soudanais, mais des Ougandais figurent également parmi ces personnes.

Au total, plus de 5015 personnes - dont plus de 90% sont des femmes et des enfants - ont fui vers l'Ouganda depuis la récente flambée de violences dans la capitale du Soudan du Sud.

Juba a été le théâtre de combats meurtriers du 8 au 11 juillet entre les troupes du président Salva Kiir et les forces loyales au vice-président, l'ex-rebelle Riek Machar.

Ces combats, qui ont fait au minimum 300 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés, ont mis en péril un fragile accord de paix conclu en août 2015 pour mettre un terme à une guerre civile débutée fin 2013, deux ans et demi après l'accession à l'indépendance du pays.

Selon le HCR, plus de 40 000 personnes ont dû quitter leur foyer en raison des combats, mais les trois quarts ont pu depuis retourner chez eux.