Le secrétaire général des Nations Unies a exprimé sa « profonde honte », samedi, en lien avec les allégations d'abus sexuels contre des enfants qui auraient été perpétrés par des Casques bleus et des troupes étrangères en République centrafricaine.

Ban Ki-moon a affirmé au sommet des dirigeants africains, à Addis-Abeba, en Éthiopie, qu'il était « horrifié » des torts causés par les forces de maintien de paix à l'égard de « personnes vulnérables ».

Il a ajouté que ces gestes « épouvantables » commis par une minorité de gens minaient le travail acharné de la majorité. M. Ban a tenu à souligner que l'ONU avait une politique de « tolérance zéro » contre les abus sexuels et l'exploitation.

Le responsable des droits de la personne au sein des Nations unies a révélé vendredi que son personnel a récemment découvert six nouvelles agressions sexuelles qui auraient été commises contre des enfants par des militaires européens déployés en République centrafricaine.

Le bureau de Zeid Raad al-Hussein a dit qu'une équipe onusienne a rencontré cinq fillettes et un garçon qui affirment avoir été agressés par des soldats membres des missions de l'Union européenne et de la France. Ces agressions auraient été commises dans un camp de réfugiés près de l'aéroport de Bangui.

La fillette de sept ans, qui serait la plus jeune victime identifiée à ce jour, aurait posé des gestes sexuels en échange d'eau et de biscuits. Une autre fillette prétend avoir été agressée par des soldats originaires d'un pays européen qui n'a pas été identifié, mais « d'autres corroborations sont requises dans cette affaire ».

Ces agressions présumées auraient été commises en 2014 mais n'ont que récemment été rendues publiques.

La France, l'ancienne puissance coloniale en Centrafrique, a déployé des milliers de militaires dans ce pays à la fin de 2013 pour mettre fin aux violences entre chrétiens et musulmans. Une mission de l'Union africaine entamée en avril 2014 et été remplacée par la mission onusienne cinq mois plus tard, et la mission européenne a pris fin en mars 2015.

À une conférence de presse à New York, vendredi, l'ONU a annoncé que de nouvelles allégations concernaient les Casques bleus. Le secrétaire général adjoint Anthony Banbury a été étreint par l'émotion en parlant des quatre nouveaux cas impliquant des soldats de l'ONU du Bangladesh, du Congo, du Niger et du Sénégal.

Pour toute l'année 2015, il y aurait 69 allégations confirmées d'agression sexuelle ou d'exploitation dans les 16 missions de l'ONU, dont 22 en République centrafricaine. En 2014, il y avait 51 allégations, mais il n'y avait aucun cas en République centrafricaine.

L'ONU peut faire état de ces allégations, mais ce sont les pays eux-mêmes qui doivent sévir contre les présumés responsables.