Les funérailles des dix victimes burkinabées de l'attentat dans la capitale du Burkina Faso ont commencé vendredi et devraient se poursuivre toute la fin de semaine alors que le pays d'Afrique de l'Ouest se remet lentement de la première attaque du genre sur son territoire.

Le gouvernement avait offert un service funéraire collectif pour toutes les victimes du pays, mais les familles avaient décidé d'organiser des cérémonies privées.

Le président Roch Marc Christian Kaboré a assisté vendredi à la cérémonie en l'honneur de Jean-Pascal Kinda, l'ancien président du Comité olympique du Burkina Faso.

Selon plusieurs habitants de Ouagadougou, le drame rappelle l'importance de resserrer les mesures de sécurité au pays à la suite d'une période d'instabilité, ponctuée par le renversement du président de longue date, Blaise Compaoré, en 2014, et un coup d'État avorté au mois de septembre dernier.

Le président de l'association des hôteliers et restaurateurs du Burkina Faso, Célestin Pierre Zoungrana a demandé aux autorités d'assurer la sécurité et que ces mesures soient «visibles».

L'attentat de la semaine dernière a été perpétré dans un café et un hôtel de la capitale qui est fréquenté par plusieurs occidentaux. Six Québécois ont notamment perdu la vie dans l'attaque.

Les inquiétudes sur la sécurité du pays se sont accentuées vendredi, lorsque des membres présumés de l'ancienne garde présidentielle du président Compaoré se sont attaqués à un dépôt d'armes, à l'ouest de la capitale. Selon un responsable de l'armée, 10 soldats ont été arrêtés en lien avec l'incident.

Le directeur des communications de l'armée, Willy Yameogo, a confirmé samedi que les 10 étaient des membres de la garde de l'ancien président, Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en 2014 par une insurrection populaire. Les troupes fidèles à l'ex-président sont responsables de la tentative de coup d'État du mois de septembre.

Un civil aurait aussi été arrêté, selon M. Yameogo. Il l'a décrit comme une figure religieuse, mais n'a pas donné plus de détails. Il s'attend à ce que plus d'arrestations soient effectuées.

Le nouveau président Kaboré a été assermenté en tant que président à la fin de l'année dernière et a nommé son cabinet seulement quelques jours après l'attaque du 15 septembre.

Selon les derniers chiffres du gouvernement, les extrémistes ont tué 30 personnes, dont dix Burkinabés, six Québécois, trois Ukrainiens, un Italien, un Libyen, deux Suisses, un Néerlandais, un Portugais, deux Français, un Américain et un Franco-Marocain. Il reste une victime qui n'a pas encore été identifiée.