Huit personnes ont été tuées et sept blessées dimanche dans un attentat-suicide perpétré par une femme à Maiduguri, grande ville du nord-est du Nigeria, selon un responsable de l'Agence de gestion des situations d'urgence (Nema) et l'armée.

La kamikaze, âgée d'une vingtaine d'année et «déguisée en réfugiée», «s'est glissée» parmi un groupe de réfugiés arrivant dans la ville, «surtout des femmes et des enfants». Alors qu'ils étaient «arrêtés à un poste de contrôle» en banlieue de Maiduguri, la kamikaze «a déclenché ses explosifs», a déclaré à l'AFP le coordinateur local de la Nema, Mohammed Kanar.

«Huit personnes ont été tuées et sept blessés», a-t-il indiqué, un bilan confirmé par un porte-parole de l'armée nigériane, le colonel Sani Usman.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais porte la marque du groupe islamiste Boko Haram, qui recourt fréquemment à des kamikazes, notamment des femmes et parfois des enfants.

Maiduguri, qui compte environ 2,6 millions habitants, dont 1,6 millions de réfugiés selon l'ONU, avait été frappée sept fois par des attentats en octobre, et 54 personnes avaient péri au total.

Le dernier attentat s'était produit le 23 octobre, lorsqu'un kamikaze s'était fait exploser dans une mosquée pendant la prière, tuant six fidèles.

Boko Haram est apparu dans cette ville en 2002, avant de déclencher en 2009 une insurrection qui a fait plus de 17 000 morts et 2,6 millions de déplacés.

Les insurgés islamistes, mis sous pression par l'armée nigériane sur le plan militaire depuis plusieurs mois, ont multiplié en riposte les attaques contre les civils dans les zones urbaines.

Le 18 novembre, quinze personnes ont été tuées et plus de 50 blessées dans un double attentat à la bombe sur un marché de Kano, la métropole du nord du Nigeria, perpétré par deux jeunes filles kamikazes, dont l'une âgée d'une dizaine d'années.

Et le 17 novembre, l'explosion d'une bombe à Yola, une autre ville importante du nord-est, a tué au moins 30 personnes. Cet attentat a été commis quelques jours après la visite du président nigérian Muhammadu Buhari qui avait assuré que Boko Haram était sur le point d'être vaincu.

Le tout dernier attentat attribué à Boko Haram a eu lieu samedi à Fotokol, au Cameroun, près de la frontière nigériane. Quatre femmes kamikazes ont tué cinq personnes, dont un chef traditionnel.