Vingt personnes ont été tuées mercredi par des membres du groupe islamiste Boko Haram dans l'État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré des sources locales.

Un groupe important de membres de Boko Haram qui fuyaient une offensive de l'armée nigériane contre leur camp dans la brousse ont ouvert le feu sur quatre véhicules circulant sur une route proche du village de Jingalta et ont tué les 20 occupants de ces véhicules, ont indiqué ces sources.

Jingalta se trouve à 70 kilomètres de Maiduguri, capitale de l'État de Borno et berceau de Boko Haram.

«Nous avons été informés d'une attaque d'hommes armés de Boko Haram contre quatre véhicules près du village de Jingalta, au cours de laquelle ils ont abattu les 20 occupants avant d'incendier les véhicules», a déclaré Babakura Kolo, membre d'une milice locale qui assiste l'armée nigériane dans sa lutte contre la secte islamiste.

Les islamistes «fuyaient une opération militaire contre l'une de leurs enclaves dans cette zone vers 09h30 lorsqu'ils sont tombés sur les véhicules sur la route et ont ouvert le feu sur eux», a ajouté Babakura Kolo.

Les membres de Boko Haram, qui se déplaçaient dans des camionnettes et sur des motos, ont ensuite pillé et brûlé tout le village de Jingalta, dont les habitants avaient déjà pris la fuite après l'attaque contre les véhicules, a indiqué le milicien.

Jibir Hassan, un conducteur d'autobus arrivé sur les lieux après le départ des hommes de Boko Haram, a déclaré avoir vu les corps de vingt personnes abattues.

«Lorsque nous sommes arrivés au village de Jingalta, nous l'avons trouvé en train de finir de se consumer, tout avait complètement brûlé, et tout près du village nous avons vu les corps sur le bord de la route, vingt en tout», a déclaré M. Hassan.

«Près des corps se trouvaient les carcasses calcinées des quatre véhicules, qui brûlaient encore», a ajouté ce témoin.

Il est fréquent que les hommes de Boko Haram tuent les voyageurs qu'ils rencontrent et pillent les villages lorsqu'ils fuient les offensives militaires contre leurs bases dans la région.

Lundi, des miliciens islamistes ont ainsi tué cinq voyageurs et en ont blessé un près du village de Mile 40, non loin de Jingalta, selon M. Hassan.

Jeudi et vendredi derniers, des attentats suicide commis par des membres de la secte ont fait des dizaines de morts à Maiduguri.

L'insurrection de Boko Haram a fait au moins 17 000 morts depuis 2009.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre Boko Haram une priorité dès qu'il a pris ses fonctions en mai dernier. Il a donné aux forces armées jusqu'à la fin de l'année pour écraser le mouvement islamiste.

M. Buhari a déclaré le 14 octobre que les forces armées étaient «en bonne position pour tenir la date limite de décembre qui leur a été donnée».

Les armées du Nigeria et des autres pays de la région du lac Tchad frappés eux aussi par les attentats de Boko Haram ont repris depuis le début de 2015 une bonne partie du territoire dont les insurgés avaient pris le contrôle.

Mais les violences et les attentats de Boko Haram, désormais affilié à l'organisation État islamique (EI), n'ont pas cessé.