Deux explosions ont secoué vendredi plusieurs zones de la banlieue de la capitale nigériane Abuja, dont un secteur déjà visé par le groupe islamiste Boko Haram, faisant des morts, a indiqué à l'AFP l'agence nationale chargée des secours (Nema).

Les explosions se sont produites près d'un poste de police à Kuje et à un arrêt de bus à Nyanya à environ 22 h 30 locales, a déclaré le porte-parole de la Nema, Manzo Ezekiel, qui a ajouté : «Il y a un certain nombre de morts.»

Kuje, près de l'aéroport d'Abuja, est à une quarantaine de kilomètres du centre de la capitale. Sa prison est réputée pour détenir des dizaines de prisonniers de Boko Haram.

L'arrêt de bus à Nyanya a été frappé à deux reprises l'année dernière. Le premier attentat, le 14 avril 2014, avait fait au moins 75 morts et avait été revendiqué par les islamistes de Boko Haram. Le deuxième, le 1er mai, avait fait au moins 16 morts.

M. Ezekiel a indiqué que les explosions de vendredi s'étaient produites presque simultanément et que les explosifs étaient similaires à ceux «utilisés par l'insurrection» dans le nord-est du Nigeria.

«Ce n'était pas une explosion accidentelle (...). C'était sans conteste une bombe», a-t-il ajouté.

«Pour le moment, nous pouvons seulement confirmer les explosions. Nos agents sont sur le terrain. Il y a un certain nombre de morts, mais nous ne pouvons pas donner de chiffre maintenant.»

Ces dernières semaines, l'armée nigériane a affirmé avoir infligé une série de revers aux insurgés désormais affiliés à l'organisation État islamique (EI). Mais les violences et les attentats du mouvement armé n'ont pas cessé.

Jeudi, au moins 10 personnes ont été tuées et 39 blessées dans quatre attentats suicide perpétrés à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria.

Et les membres de Boko Haram sont aussi suspectés d'avoir tué 11 personnes dans des attaques sur trois villages dans l'État voisin d'Adamawa mercredi soir et jeudi matin.

L'ancienne ministre nigériane du Pétrole arrêtée à Londres

L'ancienne ministre nigériane du Pétrole a été arrêtée à Londres, a indiqué vendredi la BBC, après l'arrestation par l'Agence britannique de lutte contre le crime (NCA) de cinq personnes dans le cadre d'une enquête de corruption.

Diezani Alison-Madueke a été ministre du Pétrole de 2010 à 2015 sous la présidence de Goodluck Jonathan.

La NCA a précisé sur son site internet avoir arrêté cinq personnes à Londres dans le cadre d'«une enquête portant sur des soupçons de corruption et de blanchiment d'argent».

La cause de son arrestation n'a pas été précisée. Mme Alison-Madueke, 59 ans, est proche de l'ancien président dont l'administration a été soupçonnée de corruption.

L'actuel président nigérian Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions au mois de mai, a lancé une campagne contre la corruption, en s'en prenant en priorité à la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC), le géant national du pétrole, dont le Nigeria est le premier producteur d'Afrique.