Trois bombes ont explosé dimanche à Maiduguri, le fief historique du groupe islamiste Boko Haram et la plus grande ville du nord-est du Nigeria, a annoncé l'armée nigériane.

«Il y a eu trois explosions d'engins artisanaux improvisés dans les quartiers de Gomari et d'Ajilari à Maiduguri à 19h21», a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée Sani Usman, qui les a imputées aux «terroristes de Boko Haram».

Aucune source ne faisait toutefois dans l'immédiat état d'éventuelles victimes.

«Nous avons entendu la première déflagration (...) peu après notre entrée dans la mosquée pour les dernières prières de la journée», a dit à l'AFP Kamilu Musa, un habitant du quartier de Bulunkutu.

Une autre explosion a ensuite eu lieu dans le quartier de Binta Sugar, selon lui. Suivie, quelques minutes plus tard, d'une troisième déflagration.

«Il y a eu une grosse boule de feu après la deuxième explosion», a, quant à lui, raconté Ndahi Mache, un autre habitant de Maiduguri.

Sani Usman a confirmé que les forces de sécurité avaient été déployées sur place et a ajouté que l'armée était déterminée à vaincre «les terroristes de Boko Haram dans les plus brefs délais».

Une nouvelle vague de violences frappe le nord-est du Nigeria, peuplé en majorité de musulmans, depuis l'investiture, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre les islamistes.

Maiduguri, où est né Boko Haram, est l'épicentre de l'insurrection déclenchée il y a six ans par ce groupe islamiste.

Boko Haram, qui cherche à instaurer un État islamique dans le nord-est du Nigeria, a tué au moins 150 000 personnes et forcé plus de deux millions de Nigerians à fuir leurs foyers depuis le début de leur combat en 2009.

Boko Haram, qui a perdu le contrôle d'un vaste territoire depuis février, a de plus en plus recours à des techniques de guérilla, telles que le bombardement de cibles civiles ou les attentats-suicides.

Depuis la fin mai, des centaines de personnes ont été tuées dans ce type d'attaques dans le nord-est du Nigeria et les attentats-suicides se sont étendus au Tchad et au Cameroun voisins.

Dimanche, un double attentat-suicide a de nouveau frappé l'Extrême-Nord du Cameroun, tuant trois personnes dans la ville de Mora. Depuis début septembre, il s'agit de la troisième série de double attentat-suicide dans le même périmètre de cette région frontalière du Nigeria.

Une force régionale - la Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) - constituée de quelque 8700 soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin, est en cours de déploiement pour arrêter la progression du groupe islamiste.