Au moins 43 personnes ont été tuées mardi lors d'attaques du groupe islamiste Boko Haram contre trois villages du nord-est du Nigeria, qui ont été totalement incendiés, ont rapporté jeudi à l'AFP des habitants en fuite.

Des dizaines d'insurgés à moto ont pris d'assaut Matangale, Buraltima et Dirmanti, dans l'État de Borno, ouvrant le feu sur les villageois, pillant et mettant le feu aux maisons, ont indiqué ces témoins.

Les informations sur ces raids sanglants, qui attestent d'un récent regain de violences dans le nord-est du Nigeria, ont tardé à émerger en raison des problèmes du réseau de télécommunications dans la région, largement détruit par Boko Haram dans le passé.

«Ils sont arrivés vers 16 h (heure locale, 11 h à Montréal) sur 20 motos, trois hommes armés sur chacune, et ont attaqué Matangale avant de continuer à Buraltima et Dirmanti», a raconté un habitant, Dala Tungushe.

«Ils ont tué 43 personnes et brûlé toutes les maisons dans les trois villages après avoir pillé les réserves de nourriture», a-t-il ajouté, après avoir fui Matangale pour Biu, à quelque 90 km de là.

Matangale a été le plus durement frappé, car les assaillants ont tiré sur une foule réunie autour d'un puits à l'extérieur du village.

«Les hommes armés de Boko Haram ont ouvert le feu sur la foule près du puits, où ils ont tué environ 16 personnes», a indiqué Bulama Karuye, un autre habitant.

«En tout, nous avons perdu 43 personnes dans les attaques. Les trois villages ont tous été complètement brûlés», a-t-il souligné.

Selon ces deux témoins, des centaines d'habitants des villages frappés par Boko Haram, surtout des femmes et des enfants, ont trouvé refuge dans la ville voisine de Damboa.

Les assaillants venaient de la forêt de Sambisa, un fief des insurgés où l'armée nigériane a récemment libéré des centaines de femmes et d'enfants retenus en otages.

Plus de 150 personnes ont été tuées par Boko Haram, désormais affilié à l'organisation djihadiste État islamique (EI), depuis l'investiture le 29 mai du président nigérian Muhammadu Buhari.

Le nouveau chef de l'État a promis de vaincre le groupe armé, qui a fait quelque 15 000 morts depuis 2009.