Trois Marocains poursuivis pour «homosexualité» ont été condamnés à trois ans de prison fermes à Taourirt, dans le nord-est du royaume, a indiqué lundi le responsable d'une ONG locale, confirmant des informations de presse.

Le 16 mai, prévenue par des voisins, la police a surpris un mécanicien d'une quarantaine d'années «en flagrant délit» avec un autre homme d'une vingtaine d'années dans son atelier de travail, a affirmé à l'AFP Hassan Ammari, un responsable de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH, indépendant).

Lors de leur garde à vue, les deux hommes ont affirmé avoir été mis en relation par une troisième personne, arrêtée à son tour. Les trois prévenus ont avoué avoir eu des relations homosexuelles.

Poursuivis pour ces faits, mais également pour «prostitution» et «entraves à l'enquête», ils ont été condamnés vendredi par le tribunal de Taourirt à trois ans de prison chacun, a ajouté M. Ammari, confirmant des informations des sites des quotidiens Akhbar al Yaoum et Aujourd'hui Le Maroc (ALM).

Sollicitées, les autorités marocaines n'ont pas fait de commentaire.

L'article 489 du Code pénal marocain punit tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.

En mars dernier, l'ONG Human Rights Watch (HRW) avait appelé le Maroc à dépénaliser l'homosexualité.

La Constitution du Maroc, adoptée en 2011 dans le contexte de Printemps arabe, stipule que «toute personne a droit à la protection de sa vie privée», avait notamment fait valoir HRW, selon qui cela «devrait conduire à abolir la loi qui criminalise les relations sexuelles consentantes entre personnes majeures de même sexe».

D'après un sondage réalisé en novembre par l'institut TNS pour l'hebdomadaire TelQuel, plus de 8 Marocains sur 10 se disent «pas du tout favorables à la tolérance envers l'homosexualité».