Des manifestations se tiendront le 25 avril au Burkina Faso en faveur du nouveau code électoral, qui exclut des prochaines élections d'octobre les partisans de Blaise Compaoré, ont annoncé vendredi soir l'ex-opposition au président déchu et la société civile burkinabè.

«Nous (...) renouvelons notre approbation au code électoral modifié», a déclaré Bénéwendé Sankara, porte-parole du mouvement, qui a également affirmé s'exprimer au nom de l'armée et des autorités religieuses et coutumières.

Des marches accompagnées de réunions se tiendront à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina, a indiqué M. Sankara lors d'une conférence de presse.

Les députés du Conseil national de transition (CNT), l'assemblée intérimaire, ont voté la semaine dernière une révision du code électoral rendant «inéligibles» les personnes ayant «soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance politique».

Cette loi, promulguée vendredi par le président Michel Kafando, fait référence à la tentative de révision de la Constitution de la fin octobre 2014, destinée à permettre à M. Compaoré de se maintenir au pouvoir, et qui avait finalement causé sa chute à l'issue d'une insurrection populaire.

Le texte a été condamné par les partenaires du Burkina. Lundi, l'ambassadeur des États-Unis au Burkina Faso avait notamment appelé à ce que tous les courants politiques, dont les pro-Compaoré, participent aux élections d'octobre. «C'est aux électeurs de décider qui seront leurs élus», avait-il argumenté.

L'Union européenne avait de son côté réclamé des élections «inclusives».

«Le code électoral est légitime et légal et nous nous engageons fermement et définitivement à l'appliquer et à le défendre», a commenté Bénéwendé Sankara, qui a tenu à «rassurer la communauté internationale» et les partenaires du Burkina quant à sa légalité.

«Notre lutte et nos réformes se font en totale adéquation avec les lois et textes nationaux et internationaux», a-t-il ajouté.