Un groupe rebelle du Soudan du Sud en proie à la guerre civile a libéré 250 enfants-soldats, et 400 autres devraient l'être prochainement, a annoncé dimanche l'Unicef, poursuivant une opération de démobilisation de 3000 enfants annoncée fin janvier.

Leur libération porte à «plus de 1300 le nombre d'enfants démobilisés depuis le 26 janvier», a indiqué le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans un communiqué.

Les enfants libérés étaient enrôlés dans l'Armée démocratique du Soudan du Sud (SSDA) - Faction Cobra, groupe rebelle de l'est du pays dirigé par David Yau Yau, avec lequel l'Unicef avait conclu un accord fin janvier pour libérer 3000 enfants-soldats au total, une des plus importantes opérations de démobilisation d'enfants jamais menées.

Mais des milliers d'autres continuent de combattre, pour les rebelles comme pour le gouvernement.

Vendredi, l'Unicef avait accusé les deux camps d'avoir intensifié l'enrôlement forcé d'enfants-soldats, «raflés» par «centaines» durant le seul mois de février.

Quelque 12 000 enfants, principalement des garçons, ont été enrôlés en 2014 au Soudan du Sud, selon l'agence onusienne.

Le Soudan du Sud, déjà confronté aux exactions de groupes armés depuis son indépendance en juillet 2011, a sombré en décembre 2013 dans une guerre civile à grande échelle opposant l'armée loyale au président Salva Kiir aux troupes fidèles à son ancien vice-président Riek Machar.

Les combats entre les deux camps, tous deux soutenues par divers groupes armés et milices ethniques plus ou moins autonomes, s'accompagnent d'atrocités contre les civils sur des bases ethniques.

Le Soudan du Sud est la plus jeune nation au monde. Elle est séparée du Soudan depuis 2011, après une longue guerre d'indépendance (1983-2005), durant laquelle de nombreux enfants-soldats avaient déjà combattu dans la rébellion sudiste SPLA, devenue l'armée nationale sud-soudanaise.

Sous pression internationale, le Soudan du Sud avait ensuite fait des efforts pour démobiliser ces enfants et interdire l'enrôlement de mineurs.

Mais cette pratique a repris dès qu'a éclaté la guerre civile, le 15 décembre 2013, lorsque le président Salva Kiir avait accusé son ancien vice-président Riek Machar de préparer un coup d'État.

Depuis, les combats ont dévasté toutes les villes du pays, des dizaines de milliers de personnes ont péri, deux millions au moins ont dû fuir leurs foyers, quatre millions sont au bord de la famine.

L'Unicef estime le coût de la libération et de la réintégration de chaque enfant à environ 2330 dollars (2064 euros) pour deux ans.