Au moins 20 personnes sont mortes mardi lorsqu'une bombe larguée par un avion «non identifié» est tombée sur une cérémonie funéraire dans un village du sud-est du Niger, frontalier avec le Nigeria, a-t-on appris mercredi auprès de sources locales et humanitaire.

«Les victimes sont des habitants qui assistaient à une cérémonie de deuil d'un responsable préfectoral», a déclaré à l'AFP une source humanitaire, pour qui la catastrophe a fait «entre 20 et 30 morts».

Deux élus locaux, joints par l'AFP, ont fait état de «31 ou 32 morts et 20 blessés», touchés lors du largage d'une bombe par «un avion non identifié» près de la mosquée d'Abadam, un village divisé par un cours d'eau dont une partie se trouve au Nigeria et l'autre au Niger.

Seule la partie nigérienne d'Abadam a été touchée par la bombe, selon ces sources.

Les armées nigérienne et tchadienne sont actuellement mobilisées à la frontière nigéro-nigériane pour lutter contre le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, qui multiplie les attaques en territoire nigérien depuis deux semaines.

Les armées du Niger et du Tchad «excluent toute responsabilité» dans le largage de la bombe, ont affirmé les deux élus.

«Dans un premier temps, nous avions pensé à une bavure de l'armée nigérienne ou tchadienne, mais finalement, nos soupçons se portent vers l'armée nigériane», a déclaré un élu de Bosso, ville située à moins de 10 kilomètres d'Abadam, qui fait état de «37 morts et plus de 20 blessés».

D'après cet homme, une première bombe était tombée «il y a trois jours» sur le village de Gamgara, également situé à proximité de Bosso, «faisant un mort».

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de l'armée de l'air nigériane Dele Alonge a démenti l'implication du Nigeria dans un tel incident, dont il n'a «pas connaissance». «Il n'y a eu aucun rapport venant de nos troupes sur un tel incident», a-t-il dit.