Le journaliste canadien Mohamed Fahmy, emprisonné au Caire depuis plus d'un an, devra subir un nouveau procès plus tard ce mois-ci, un développement représentant le «pire cauchemar» de sa famille.

La libération de M. Fahmy avait pourtant été qualifiée d'«imminente» il y a quelques jours à peine par l'ancien ministre des Affaires étrangères, John Baird.

Selon la famille de M. Fahmy, les autorités égyptiennes ont annoncé que le nouveau procès du journaliste de 40 ans et de son collègue égyptien Baher Mohamed s'ouvrirait dès jeudi.

«Cette nouvelle date de procès, le 12 février, représente notre pire cauchemar, celui de devoir repasser par ce cirque», a déclaré le frère de M. Fahmy, Adel, dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne.

MM. Fahmy et Mohamed ainsi que le journaliste australien Peter Greste travaillaient tous pour Al-Jazeera English quand ils ont été arrêtés le 29 décembre 2013, puis accusés d'appuyer l'organisation des Frères musulmans. On les a également accusés d'avoir trafiqué des images pour nuire à la sécurité nationale de l'Égypte.

Le trio a nié toutes ces accusations, mais à l'issue d'un procès sévèrement critiqué à l'échelle internationale, MM. Fahmy et Greste ont été condamnés à sept ans de prison, tandis que M. Mohamed a reçu une peine de 10 ans de prison.

Un appel, en janvier, leur avait permis d'obtenir un nouveau procès, mais la date n'avait pas été fixée, et la famille de M. Fahmy espérait que les pressions diplomatiques assureraient la libération du journaliste avant que le dossier ne retourne devant la cour.

M. Greste a été libéré dimanche dernier grâce à une nouvelle loi permettant au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de déporter des étrangers reconnus coupables ou accusés de crimes.

M. Fahmy, qui avait la double citoyenneté canado-égyptienne, a renoncé à sa citoyenneté égyptienne dans l'espoir de pouvoir être libéré en vertu de cette même loi.

L'annonce de ce nouveau procès est un coup difficile à encaisser pour sa famille, qui rappelle que M. Fahmy avait renoncé à sa citoyenneté égyptienne parce que les autorités lui avaient fait comprendre que ce geste était nécessaire pour assurer sa libération.

«Les autorités lui ont rendu visite avant son audience du 1er janvier et ils avaient conclu une entente selon laquelle il serait libéré en échange de la renonciation à sa citoyenneté», a déploré le frère de M. Fahmy.

«C'était l'une des décisions les plus difficiles qu'il ait dû prendre et ça l'a laissé démoralisé.»

La famille de M. Fahmy n'a par ailleurs pas caché sa déception envers le gouvernement du Canada.

«Nous avons été déçus par l'approche conservatrice du gouvernement dans ce dossier», a ajouté le frère de M. Fahmy.

«Les autorités égyptiennes et personnalités publiques qui sympathisent avec nous ont aussi été choquées de voir que le premier ministre canadien n'était pas encore intervenu pour faire accélérer les choses.»

M. Fahmy, son avocat et plusieurs groupes de défense des droits humains ont demandé à Stephen Harper d'intervenir personnellement dans ce dossier. M. Baird a discuté du cas de M. Fahmy à plusieurs reprises avec son homologue égyptien et noté que l'utilisation de «menaces ou d'agressivité» ne serait pas dans le meilleur intérêt du Canada.

La famille de M. Fahmy a donc indiqué, dimanche, qu'elle prendrait les choses en main.

«Nous faisons maintenant le travail nous-mêmes, en famille, pour frapper aux portes du procureur, du ministre des Affaires étrangères et de la présidence», a expliqué la famille, ajoutant qu'Amal Clooney, la prestigieuse avocate spécialisée en droits humains qui représente M. Fahmy, devait se rendre au Caire dans les prochains jours pour demander sa libération.

«Elle avait prévu venir à Toronto depuis Los Angeles pour rencontrer M. Fahmy après sa libération, mais elle espère maintenant qu'ils pourront ensemble partir du Caire pour aller vers la liberté», a écrit la famille.

L'annonce du nouveau procès n'a pas plu aux organisations de défense des droits. La directrice générale d'Amnistie Internationale pour le Canada francophone, Béatrice Vaugrante, était visiblement estomaquée par ce développement.

«C'est vraiment aberrant. Il doit être libéré illico presto. C'est un prisonnier d'opinion», a-t-elle immédiatement lancé au moment où elle a été contactée par La Presse Canadienne dimanche.

Puis, l'inquiétude a progressivement pris le pas sur la stupéfaction. «Le premier procès était clairement faussé et plein de défauts de procédure... J'ai donc peu d'espoir que les nouvelles procédures soient justes et équitables», a-t-elle mentionné d'un ton dépité.

Mme Vaugrante a interpellé le chef du gouvernement canadien pour l'inviter à s'inspirer de l'un de ses homologues qui s'est porté à la défense de l'un des anciens compagnons d'infortune de Mohamed Fahmy. «Dans le cas de Peter Greste, le premier ministre australien Tony Abbott a fait beaucoup de représentation, on n'en entend pas moins de Stephen Harper», a-t-elle souligné.

M. Fahmy s'est installé au Canada avec sa famille en 1991 et a vécu à Montréal et à Vancouver pendant plusieurs années avant de partir travailler à l'étranger, où il a notamment réalisé des reportages pour le New York Times et CNN.

Il est devenu chef de bureau par intérim pour la chaîne anglaise d'Al Jazeera, au Caire, en septembre 2013.

La libération de M. Fahmy avait pourtant été qualifiée d'«imminente» il y a quelques jours à peine par l'ancien ministre des Affaires étrangères, John Baird.

Selon la famille de M. Fahmy, les autorités égyptiennes ont annoncé que le nouveau procès du journaliste de 40 ans et de son collègue égyptien Baher Mohamed s'ouvrirait dès jeudi.

«Cette nouvelle date de procès, le 12 février, représente notre pire cauchemar, celui de devoir repasser par ce cirque», a déclaré le frère de M. Fahmy, Adel, dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne.

MM. Fahmy et Mohamed ainsi que le journaliste australien Peter Greste travaillaient tous pour Al-Jazeera English quand ils ont été arrêtés le 29 décembre 2013, puis accusés d'appuyer l'organisation des Frères musulmans. On les a également accusés d'avoir trafiqué des images pour nuire à la sécurité nationale de l'Égypte.

Le trio a nié toutes ces accusations, mais à l'issue d'un procès sévèrement critiqué à l'échelle internationale, MM. Fahmy et Greste ont été condamnés à sept ans de prison, tandis que M. Mohamed a reçu une peine de 10 ans de prison.

Un appel, en janvier, leur avait permis d'obtenir un nouveau procès, mais la date n'avait pas été fixée, et la famille de M. Fahmy espérait que les pressions diplomatiques assureraient la libération du journaliste avant que le dossier ne retourne devant la cour.

M. Greste a été libéré dimanche dernier grâce à une nouvelle loi permettant au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de déporter des étrangers reconnus coupables ou accusés de crimes.

M. Fahmy, qui avait la double citoyenneté canado-égyptienne, a renoncé à sa citoyenneté égyptienne dans l'espoir de pouvoir être libéré en vertu de cette même loi.

L'annonce de ce nouveau procès est un coup difficile à encaisser pour sa famille, qui rappelle que M. Fahmy avait renoncé à sa citoyenneté égyptienne parce que les autorités lui avaient fait comprendre que ce geste était nécessaire pour assurer sa libération.

«Les autorités lui ont rendu visite avant son audience du 1er janvier et ils avaient conclu une entente selon laquelle il serait libéré en échange de la renonciation à sa citoyenneté», a déploré le frère de M. Fahmy.

«C'était l'une des décisions les plus difficiles qu'il ait dû prendre et ça l'a laissé démoralisé.»

La famille de M. Fahmy n'a par ailleurs pas caché sa déception envers le gouvernement du Canada.

«Nous avons été déçus par l'approche conservatrice du gouvernement dans ce dossier», a ajouté le frère de M. Fahmy.

«Les autorités égyptiennes et personnalités publiques qui sympathisent avec nous ont aussi été choquées de voir que le premier ministre canadien n'était pas encore intervenu pour faire accélérer les choses.»

M. Fahmy, son avocat et plusieurs groupes de défense des droits humains ont demandé à Stephen Harper d'intervenir personnellement dans ce dossier. M. Baird a discuté du cas de M. Fahmy à plusieurs reprises avec son homologue égyptien et noté que l'utilisation de «menaces ou d'agressivité» ne serait pas dans le meilleur intérêt du Canada.

La famille de M. Fahmy a donc indiqué, dimanche, qu'elle prendrait les choses en main.

«Nous faisons maintenant le travail nous-mêmes, en famille, pour frapper aux portes du procureur, du ministre des Affaires étrangères et de la présidence», a expliqué la famille, ajoutant qu'Amal Clooney, la prestigieuse avocate spécialisée en droits humains qui représente M. Fahmy, devait se rendre au Caire dans les prochains jours pour demander sa libération.

«Elle avait prévu venir à Toronto depuis Los Angeles pour rencontrer M. Fahmy après sa libération, mais elle espère maintenant qu'ils pourront ensemble partir du Caire pour aller vers la liberté», a écrit la famille.

L'annonce du nouveau procès n'a pas plu aux organisations de défense des droits. La directrice générale d'Amnistie Internationale pour le Canada francophone, Béatrice Vaugrante, était visiblement estomaquée par ce développement.

«C'est vraiment aberrant. Il doit être libéré illico presto. C'est un prisonnier d'opinion», a-t-elle immédiatement lancé au moment où elle a été contactée par La Presse Canadienne dimanche.

Puis, l'inquiétude a progressivement pris le pas sur la stupéfaction. «Le premier procès était clairement faussé et plein de défauts de procédure... J'ai donc peu d'espoir que les nouvelles procédures soient justes et équitables», a-t-elle mentionné d'un ton dépité.

Mme Vaugrante a interpellé le chef du gouvernement canadien pour l'inviter à s'inspirer de l'un de ses homologues qui s'est porté à la défense de l'un des anciens compagnons d'infortune de Mohamed Fahmy. «Dans le cas de Peter Greste, le premier ministre australien Tony Abbott a fait beaucoup de représentation, on n'en entend pas moins de Stephen Harper», a-t-elle souligné.

M. Fahmy s'est installé au Canada avec sa famille en 1991 et a vécu à Montréal et à Vancouver pendant plusieurs années avant de partir travailler à l'étranger, où il a notamment réalisé des reportages pour le New York Times et CNN.

Il est devenu chef de bureau par intérim pour la chaîne anglaise d'Al Jazeera, au Caire, en septembre 2013.