Un responsable des services de renseignements des islamistes somaliens shebab a été tué lundi soir dans une frappe américaine dans le sud de la Somalie, ont affirmé mardi les autorités somaliennes.

Identifié par Mogadiscio sous les noms d'Abdishakur ou «Tahlil», l'homme a été tué «dans une opération conjointe» menée «par la sécurité nationale somalienne et les États-Unis», a précisé l'Agence de sécurité nationale.

Deux autres shebab ont été tués dans l'opération, qui s'est déroulée à quelque 25 km de la localité de Sakoow, elle-même située à 320 km à l'ouest de Mogadiscio, a-t-elle poursuivi dans un communiqué.

Le Pentagone américain avait annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir mené un raid aérien contre un haut responsable des insurgés islamistes shebab dans la région, mais n'avait alors pas été en mesure de dire si la frappe avait atteint son objectif.

Selon l'Agence de sécurité nationale somalienne, «Tahlil» avait remplacé Zakariya Ismail Ahmed Hersi, l'un des chefs shebab les plus recherchés, qui s'est rendu la semaine dernière.

Elle a ajouté que cette figure des shebab était toujours entre les mains des services de renseignements somaliens, démentant des rumeurs selon lesquelles l'homme avait été «emmené par un gouvernement tiers», à savoir le Kenya, contre la volonté de Mogadiscio.

Les États-Unis avaient offert une récompense de 3 millions de dollars à toute personne révélant des informations sur Zakariya Ismail Ahmed Hersi, qui, avant de tomber en disgrâce, était proche du chef des shebab Ahmed Abdi Godane, lui-même tué par une frappe aérienne américaine en septembre dernier.

Les shebab sont une émanation de l'Union des tribunaux islamiques qui contrôlait la capitale Mogadiscio jusqu'à en être chassée par l'armée éthiopienne en 2006. Ils ont fait allégeance à Al-Qaïda et ont compté dans leurs rangs un petit nombre de combattants étrangers, pour la plupart originaires de pays d'Afrique de l'Est.

Les shebab ont largement perdu du terrain ces dernières années en Somalie. D'abord à leur tour chassés de Mogadiscio à l'été 2011, ils ont depuis peu à peu perdu tous leurs bastions du centre et du sud du pays.

Les insurgés, qui ont juré la perte du fragile gouvernement de Mogadiscio soutenu par la communauté internationale, continuent néanmoins de mener de spectaculaires attaques, notamment dans la capitale somalienne, mais aussi au Kenya voisin, engagé militairement contre eux depuis plus de trois ans.