Le ministère public égyptien a déféré devant la justice militaire 312 partisans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi pour l'incendie d'un complexe judiciaire au nord-est du Caire en août 2013, a affirmé mardi un responsable du ministère.

Un groupe de 438 pro-Morsi avaient déjà été déférés samedi devant la justice militaire pour des violences meurtrières à cette même période.

Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué M. Morsi en juillet 2013, ses partisans sont la cible d'une implacable répression lancée par les autorités, qui sont accusées d'instrumentaliser le pouvoir judiciaire dans leur lutte contre l'opposition islamiste.

Les 312 prévenus doivent être jugés pour «émeutes, rassemblement illégal, incendie de voitures de police, attaque contre des propriétés publiques et des forces de la police et de l'armée,» lors de violences qui ont conduit à l'incendie d'un complexe judiciaire à Ismailïa, sur le canal de Suez, selon le responsable.

Les faits se sont déroulés le 14 août 2013, en représailles à la sanglante dispersion le même jour de deux sit-in organisés au Caire par les pro-Morsi, une opération des forces de sécurité qui avait fait plus de 700 morts.

Des centaines de civils ont ainsi été déférés devant la justice militaire depuis que M. Sissi a promulgué un décret élargissant la compétence des tribunaux militaires en matière de «terrorisme».

Ce décret, ayant force de loi en l'absence de parlement, a étendu les pouvoirs de saisine de la justice militaire à quasiment toute atteinte visant des biens sur la voie publique, alors qu'elle ne jugeait jusqu'alors que les atteintes à la sécurité de son personnel ou de ses installations.

Depuis juillet 2013, la répression des pro-Morsi a fait plus de 1400 morts, la plupart des manifestants. Plus de 15 000 personnes ont été emprisonnées et des centaines condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs.