Plus d'un million de Somaliens souffrent de malnutrition et ont besoin d'une aide humanitaire urgente, un chiffre de 20 % plus élevé qu'en début d'année, annoncent lundi les Nations Unies.

«Le peuple de Somalie continue à faire face à une grave crise humanitaire. Plus d'un million de Somaliens n'arrivent pas à se procurer la nourriture nécessaire à leur subsistance, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport au mois de février 2014», a déclaré le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué.

Cet avertissement survient trois ans après une terrible famine qui a tué plus de 250 000 personnes dans ce pays en guerre d'Afrique de l'Est.

«C'est la première fois que le nombre de gens nécessitant une assistance vitale augmente depuis la fin de la famine dévastatrice de 2011», a ajouté l'OCHA.

Selon l'agence de l'ONU, 2,1 millions de Somaliens sont également dans une situation alimentaire précaire, portant à 3,2 millions le total de personnes nécessitant une aide humanitaire.

Au conflit armé entre les islamistes shebab affiliés à Al-Qaïda, les forces gouvernementales et les troupes de l'Union Africaine, sont venues s'ajouter la sécheresse et des inondations.

Quelque 319 000 enfants de moins de cinq ans sont traités pour malnutrition aiguë, ont précisé les Nations Unies. La majorité des personnes dans le besoin se situe dans la région autour de Mogadiscio.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait averti en octobre lors d'un déplacement à Mogadiscio que la Somalie risquait de connaître une nouvelle famine si une aide humanitaire n'était pas rapidement mise en place.

L'ONU dit manquer de moyens pour affronter cette catastrophe : elle n'a reçu que 40 % des 933 millions de dollars qu'elle a réclamés.

La Somalie est privée de réelle autorité centrale depuis la chute du régime du président Siad Barre en 1991. Le pays est depuis plongé dans le chaos, livré aux milices de chefs de guerre, groupes armés islamistes et gangs criminels.

L'actuel gouvernement, soutenu par la communauté internationale qui le présentait comme le meilleur espoir de paix et de retour à un État effectif, a depuis 2012 largement déçu ses propres partisans, qui désormais dénoncent, comme avec les précédentes administrations, corruption et luttes de pouvoir.