Le Nigeria a mis fin à la formation par les États-Unis d'un bataillon de l'armée nigériane pour lutter contre le groupe islamiste armé Boko Haram, dernier épisode d'un accroissement des tensions dans les relations entre les deux pays.

«À la demande du gouvernement nigérian, les États-Unis vont cesser l'entraînement d'un bataillon de l'armée nigériane», a annoncé l'ambassade américaine à Abuja.

Deux premières sessions d'entraînement, qui ont été achevées entre avril et août, ont permis à «des civils sans entraînement d'acquérir des compétences militaires basiques», a rappelé l'ambassade.

Une troisième session avait été prévue afin de transformer ce bataillon en unité d'infanterie ayant des compétences d'un niveau avancé, a-t-elle ajouté.

L'ambassade a dit regretter «la fin prématurée de cet entraînement, le premier dans le cadre d'un projet plus important prévoyant la formation d'autres unités dans le but d'aider l'armée nigériane à acquérir la capacité de combattre Boko Haram».

Le gouvernement nigérian n'avait pas commenté lundi soir cette annonce.

Les États-Unis sont l'un des pays qui ont apporté leur assistance, notamment en matière de renseignement et de surveillance, au Nigeria afin de l'aider à retrouver les 219 lycéennes enlevées en avril qui sont toujours entre les mains du groupe extrémiste armé.

L'ambassadeur nigérian à Washington, Adebowale Adefuye, avait déclaré en novembre que son gouvernement jugeait insuffisante l'aide américaine apportée à son pays pour combattre Boko Haram.

Il avait notamment exprimé son mécontentement devant le refus des États-Unis de vendre à son pays des armes et divers équipements militaires afin de «porter un coup fatal» aux «terroristes» de Boko Haram, dont des hélicoptères d'attaque.

Le département d'État avait vivement réagi, assurant qu'il faisait le nécessaire pour aider le Nigeria. Il avait à la même occasion exprimé sa préoccupation concernant le respect des droits de l'homme et la protection des civils lors des opérations de l'armée nigériane.