Au moins cinq personnes sont mortes dans un double attentat-suicide mené par deux femmes à Maiduguri, capitale de l'État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, au moment où Boko Haram lançait un assaut sur Damaturu, une autre capitale de cette région.

Le double attentat-suicide a eu lieu dans le Monday Market, un marché très fréquenté du centre de Maiduguri, fief historique du groupe islamiste, déjà pris pour cible par deux femmes kamikazes la semaine dernière.

«Deux femmes kamikazes ont déclenché des explosifs dans le Monday Market à deux endroits distincts», a déclaré à l'AFP Gideon Jibrin, le porte-parole de la police de l'État de Borno.

M. Jibrin avait fait état dans un premier temps de 10 morts et de nombreux blessés, mais a ensuite rectifié le bilan par message texte, indiquant qu'il y a eu cinq morts.

Ahmad Sanusi, un témoin, a rapporté avoir vu une femme âgée d'une quarantaine d'années se faire contrôler par des miliciens au moment où elle s'approchait du marché. La femme ayant refusé de leur montrer le contenu de ses sacs, un attroupement s'est formé autour d'eux : «C'est là qu'elle a déclenché un explosif», a-t-il expliqué.

Un autre témoin a évoqué une seconde explosion peu après.

À Damaturu, capitale de l'État voisin de Yobe, des détonations ont réveillé tout un quartier vers 4 h 45 (22 h 45 dimanche à Montréal), selon Umar Sada, un habitant.

«Les hommes armés sont venus en grand nombre. Ils ont incendié les locaux de la police et se dirigent maintenant vers les quartiers résidentiels», a déclaré à l'AFP M. Sada en début de matinée.

Selon un responsable gouvernemental ayant requis l'anonymat, «c'est le chaos dans toute la ville».

«Nous avons quitté nos maisons. Nous sommes maintenant dans la brousse. Nous ne savons pas ce qui va se passer», a ajouté M. Sada.

L'armée, qui a une base importante à Damaturu, ne s'est pas encore exprimée sur cette attaque. Mais des habitants ont dit avoir vu un avion militaire survoler la ville.

Le commissaire de police de l'État de Yobe, Marcus Danladi, a seulement déclaré à l'AFP que les policiers faisaient face à «une situation grave».

«Les combats continuent à faire rage», rapportait en fin de matinée un employé de l'école polytechnique de l'État de Yobe. «Des grenades sont tombées dans l'enceinte de l'école».

Selon d'autres habitants, des combats ont lieu à proximité d'une prison où sont détenus des membres présumés de Boko Haram, attenante à la résidence du gouverneur de l'État.

Yobe et Borno sont deux des trois États du nord-est les plus affectés par l'insurrection de Boko Haram, qui a fait 13 000 morts et 1,5 million de personnes déplacées depuis 2009.

Yobe, Borno et Adamawa avaient été placés sous état d'urgence en mai 2013. Le président nigérian Goodluck Jonathan avait réclamé une prolongation de l'état d'urgence dans cette région, mais il n'a pas réussi à faire voter ces mesures spéciales, à l'efficacité maintes fois remise en cause, par le parlement avant leur expiration le 20 novembre.

Appel à l'autodéfense

Boko Haram avait revendiqué une opération sur Damaturu le 24 octobre, au cours de laquelle quatre bâtiments de la police avaient été attaqués à l'aide d'armes à feu et d'explosifs. Trente personnes, apparemment tous des soldats, avaient été tuées.

Le président Jonathan, candidat à sa succession à l'élection de février 2015, est très critiqué pour n'avoir pas su mettre un terme aux violences dans cette région, et avoir tardivement réagi à l'enlèvement de plus de 200 adolescentes fréquentant l'école secondaire à Chibok, qui avait suscité une indignation internationale.

Le président a de nouveau été mis en cause ce week-end après l'attaque sanglante de Kano, la principale ville du nord du Nigeria.

Un double attentat-suicide, suivi d'une fusillade, a fait au moins 120 morts à la grande mosquée de Kano vendredi, au moment de la prière hebdomadaire.

Une nouvelle attaque a été perpétrée samedi soir à Shani, dans l'État de Borno, où «les terroristes» ont attaqué un commissariat de police et détruit toutes les églises et de nombreux commerces, selon des témoins. Mais il n'y a pas eu de victime, les civils ayant pris la fuite pour la plupart.

La principale organisation de musulmans du Nigeria, JNI, a dénoncé dimanche l'incapacité du gouvernement à protéger la population et a appelé les fidèles à «prendre toutes les mesures défensives» nécessaires.

Ces derniers mois, les attaques de Boko Haram sont devenues quasi quotidiennes et le groupe s'est emparé d'une vingtaine de localités du nord-est du Nigeria, proclamant un «califat» dans les zones sous son contrôle.

Attaque à Damaturu

À Damaturu, capitale de l'État voisin de Yobe, les détonations ont réveillé tout un quartier vers 4 h 45 (heure locale, 22 h 45 dimanche à Montréal), selon Umar Sada, un habitant.

«Les hommes armés sont venus en grand nombre. Ils ont incendié les locaux de la police et se dirigent maintenant vers les quartiers résidentiels», a déclaré à l'AFP M. Sada en début de matinée.

Un autre habitant, un responsable gouvernemental ayant requis l'anonymat, a raconté que «c'est le chaos dans toute la ville».

«Nous avons quitté nos maisons. Nous sommes maintenant dans la brousse. Nous ne savons pas ce qui va se passer», a ajouté M. Sada.

L'armée, qui a une base importante à Damaturu, ne s'est pas encore exprimée sur cette attaque. Mais des habitants ont dit avoir vu un avion militaire survoler la ville.

Le commissaire de police de l'État de Yobe, Marcus Danladi, a seulement déclaré à l'AFP que les policiers faisaient face à «une situation grave».

«Les combats continuent à faire rage», rapportait en fin de matinée un employé de l'école polytechnique de l'État de Yobe.

«Des grenades sont tombées dans l'enceinte de l'école», a-t-il ajouté.

Selon d'autres habitants, des combats ont lieu à proximité d'une prison où sont détenus des membres présumés de Boko Haram, attenante à la résidence du gouverneur de l'État.

Vendredi, la police a annoncé avoir arrêté deux femmes kamikazes présumées à Maiduguri, et avoir désamorcé un engin explosif improvisé équipé d'une commande à distance et caché à proximité d'un autre marché de la ville.

On ignore pour l'instant si la femme impliquée dans l'attentat de lundi était une kamikaze ou bien si elle ne faisait que transporter des explosifs qu'elle comptait déclencher à distance.

Aucun bilan officiel n'était disponible dans l'immédiat, mais la police, l'armée et la Croix-Rouge ont été dépêchées sur place.

Yobe est l'un des trois États du nord-est les plus affectés par l'insurrection, qui avaient été placés en état d'urgence en mai 2013.

Le président nigérian Goodluck Jonathan avait réclamé une prolongation de l'état d'urgence dans cette région, mais il n'a pas réussi à faire voter ces mesures spéciales, à l'efficacité maintes fois remise en cause, par le parlement avant leur expiration le 20 novembre.

Appel à l'autodéfense

Boko Haram avait revendiqué une opération sur Damaturu le 24 octobre, au cours de laquelle quatre bâtiments de la police avaient été attaqués à l'aide d'armes à feu et d'explosifs. Trente personnes, apparemment tous des soldats, avaient été tuées.

Le président Jonathan, candidat à sa succession à l'élection de février 2015, est très critiqué pour n'avoir pas su mettre un terme aux violences dans cette région, où les attaques de Boko Haram et leur répression par l'armée ont fait plus de 13 000 morts depuis 2009.

Le président a de nouveau été mis en cause ce week-end après l'attaque sanglante de Kano, la principale ville du Nord.

Un double attentat-suicide, suivi d'une fusillade, a tué au moins 120 personnes à la grande mosquée de Kano vendredi, au moment de la prière hebdomadaire.

La principale organisation de musulmans du Nigeria, JNI, a dénoncé dimanche l'incapacité du gouvernement à protéger la population et appelé les fidèles à «prendre toutes les mesures défensives» nécessaires.

Une nouvelle attaque a été perpétrée samedi soir à Shani, dans l'État de Borno, où «les terroristes» ont attaqué un commissariat de police et détruit toutes les églises et de nombreux commerces, selon des témoins. Mais il n'y a pas eu de victime, les civils ayant pris la fuite pour la plupart.

Le groupe islamiste armé Boko Haram dit avoir fondé un califat islamique dans le nord-est du Nigeria, où il a pris le contrôle de plus d'une vingtaine de villes d'importance et de pans entiers de territoire.