Au moins quatre grandes villes d'Afrique du Sud étaient victimes de coupures d'électricité depuis dimanche suite à un incident dans une centrale qui a conduit à des délestages tournants qui pourraient durer toute la semaine, selon Eskom.

Les coupures, qui touchent Johannesburg et Pretoria au nord, Port Elizabeth et Le Cap au sud atteignent le niveau 2 sur une échelle de 4, a précisé à l'AFP Andrew Etzinger, porte-parole de la compagnie publique.

«Il y a une forte probabilité que les délestages restent nécessaires toute la semaine à venir. Peut-être pas aussi dramatiques qu'en janvier 2008 (délestages de niveau 4). Cela dépendra du comportement des autres centrales électriques d'Eskom», a-t-il ajouté. Le dernier épisode similaire date de mars.

Un silo abritant plus de 10 000 tonnes de charbon s'est rompu samedi après-midi, affectant l'approvisionnement des six unités de la centrale de Majuba (nord-est) qui ne livre plus que 1300 MW au lieu de 1800 MW, selon un communiqué d'Eskom, la compagnie électrique nationale sud-africaine, qui livre 95% du courant.

Pays le plus industrialisé du continent, l'Afrique du Sud a un réseau électrique en permanence au bord de la saturation.

La forte croissance des années 2000 a révélé les limites de son infrastructure électrique sous-dimensionnée, dépendante de centrales à charbon polluantes et vieillissantes, et d'un réseau de distribution insuffisamment entretenu, alors que de nombreux nouveaux foyers ont été raccordés, qui ne l'étaient pas sous l'apartheid.

Les tarifs de l'électricité ont plus que triplé depuis 2008 pour permettre à Eskom d'investir, mais la compagnie ne génère cependant toujours pas assez de recettes.

Le gouvernement a annoncé qu'il se porterait garant d'un emprunt de 250 milliards de rands (18 milliards d'euros) malgré des finances publiques déjà tendues.

Le manque d'électricité est régulièrement cité parmi les causes du manque de croissance du PIB sud-africain qui ne devrait pas dépasser 1,4% cette année.

Le pays envisage de se doter de nouvelles centrales nucléaires, un choix controversé en raison de son coût, en plus de celle déjà existante.

L'Afrique du Sud investit aussi dans le solaire, l'éolien, le gaz de schiste dont la prospection pourrait démarrer en 2016 sans compter le projet en République démocratique du Congo (RDC) pour agrandir le barrage hydroélectrique d'Inga.