Le président nigérian Goodluck Jonathan a ordonné le retrait d'affiches apparues dans les rues d'Abuja, parodiant la campagne lancée sur les médias sociaux en soutien aux plus de 200 écolières enlevées par les islamistes de Boko Haram, a annoncé mercredi son porte-parole.

Les affiches #BringbackGoodluck2015, en soutien à une éventuelle candidature du chef de l'État à sa propre succession en février prochain, sont «blessantes et répugnantes», a déclaré Reuben Abati, citant M. Jonathan.

«Le président Jonathan partage complètement l'idée très répandue selon laquelle les affiches placardées sans son accord sont une parodie très cruelle de (la campagne) BringBackOurGirls» poursuit M. Abati.

La campagne #BringBackOurGirls, qui a démarré sur Twitter, a été relayée dans le monde entier, notamment par des célébrités telles que la première dame des États-Unis Michelle Obama ou le pape François, poussant le gouvernement nigérian à réagir suite à l'enlèvement des adolescentes dans leur école secondaire de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, en avril.

Malgré le soutien logistique apporté par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne au Nigeria, on est sans nouvelles de 219 d'entre elles, toujours aux mains du groupe Boko Haram, qui a revendiqué leur enlèvement.

Le président Jonathan a fait face, ces derniers mois, à une crise majeure au sein de son propre camp, de nombreuses personnalités politiques ayant déserté le Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) au profit du Congrès des progressistes (APC, opposition). Il n'a pas encore dit s'il serait candidat à la présidentielle de 2015, mais sa candidature est jugée probable dans les milieux politiques.