L'aviation américaine a bombardé dans le sud de la Somalie un repaire où étaient réunis de hauts responsables des islamistes shebab, dont leur chef suprême Ahmed Abdi «Godane», a annoncé mardi matin le gouverneur de la province visée.

«Des pertes ont été infligées aux partisans d'Al-Qaïda, mais nous n'avons pas de détails dans l'immédiat», a expliqué le gouverneur de la province de Basse-Shabelle, Abdikadir Mohamed Nur.

Washington a mis à prix la tête de Godane, 37 ans, pour 7 millions de dollars. Le Pentagone avait annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir mené une opération contre les shebab en Somalie, sans donner d'autres détails, affirmant «être en train d'évaluer les résultats».

«La zone visée était un important repaire des shebab et un camp d'entraînement pour leurs kamikazes».

Interrogés par l'AFP, les shebab n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat sur le sort de Godane ou sur d'éventuels tués dans leurs rangs après la frappe américaine.

Washington a mis à prix la tête de Godane, 37 ans, pour 7 millions de dollars. Il est l'un des 10 personnages les plus recherchés au monde par les Etats-Unis pour terrorisme.

Dans la nuit, «les Américains ont mené une importante frappe aérienne visant une réunion des hauts responsables shebab, dont leur chef Abu-Zubeyr», un des nombreux alias et noms de guerre de «Godane», a détaillé le gouverneur.

«Ils étaient réunis pour discuter de l'offensive» lancée aux premières heures de samedi dans la Basse-Shabelle par les forces progouvernementales somaliennes, appuyées par la Force de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), dont les effectifs ont été portés à 22 000 hommes en janvier.

Les forces somaliennes et l'AMISOM ont repris samedi aux shebab la localité de Bulomarer, dans la Basse-Shabelle, à environ 160 km à l'ouest de Mogadiscio, se rapprochant de leur prochain objectif avoué, Barawe, dernier grand port encore aux mains des islamistes, crucial pour leur financement.

Depuis août 2011, les shebab ont été chassés de Mogadiscio, puis progressivement de l'essentiel de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie, dont ils ont contrôlé un temps la majeure partie.

Ils tiennent toujours néanmoins de larges zones rurales et, face à la puissance de feu supérieure de l'AMISOM, ont abandonné le combat conventionnel pour les opérations de guérilla, notamment à Mogadiscio, où ils ont mené récemment des attaques spectaculaires contre la présidence et le Parlement.

Issu du clan Issaq du Somaliland (nord), éduqué au Pakistan, «Godane» est présenté comme ayant été formé aux armes en Afghanistan. Fluet, fuyant les objectifs, il est, au sein des shebab, l'un des partisans les plus radicaux du «djihad mondial», s'opposant aux tenants d'une idéologie «nationaliste» somalienne.

PHOTO ARCHIVES THE TELEGRAPH

Moktar Ali Zubeyr alias Ahmed Abdi Godane.