Un important chef pirate somalien, recherché au niveau international, a été arrêté par les autorités somaliennes à Mogadiscio, mais des questions restaient posées sur son éventuelle immunité, ont annoncé des sources sécuritaires et diplomatiques.

Mohamed Garfanji considéré comme l'un des plus puissants pirates somaliens à l'origine de spectaculaires captures de navires, a été arrêté dimanche soir en compagnie de plusieurs de ses gardes du corps armés, selon des sources sécuritaires somaliennes et étrangères.

Aucune confirmation officielle n'a pu être obtenue auprès des autorités somaliennes.

Son arrestation est intervenue dans le cadre d'une opération en cours de désarmement des milices à Mogadiscio par les fragiles autorités somaliennes et non pour ses activités de piraterie.

Il n'était pas certain, selon ces sources, que Garfanji soit toujours détenu, car il n'est pas clair s'il a ou non bénéficié d'une amnistie, proposée début 2013 aux pirates par le président Hassan Cheikh Mohamoud, laquelle n'était pas censé profiter aux chefs.

Parmi ses principaux faits d'armes, Mohamed Garfanji, est l'auteur de la capture en avril 2010 du superpétrolier sud-coréen Samho Dream, de son équipage et de sa cargaison de brut, qui furent libérés contre une rançon record de 9 millions de dollars.

Les États-Unis et les Seychelles le recherchent pour l'enlèvement de certains de leurs ressortissants. Il est également accusé d'être responsable d'enlèvements d'étrangers à terre en Somalie.

Garfanji, officiellement retraité de la piraterie, s'est également constitué sa propre milice, comprenant des centaines d'hommes selon des spécialistes.

En octobre dernier, un autre puissant chef pirate, Mohamed Abdi Hassan alias «Afweyne» («Grande gueule» en somali) avait été arrêté, en compagnie de son bras droit Mohammed M. Aden «Tiiceey», à Bruxelles, où il pensait participer comme conseiller et expert à un film sur la piraterie maritime, en fait un piège tendu par la police belge pour le faire sortir de Somalie.

Afweyne avait annoncé en janvier 2013 sa retraite de la piraterie.

La piraterie somalienne a été réduite quasiment à néant par la présence dans le golfe d'Aden d'une armada internationale et l'adoption de «meilleures pratiques» par les armateurs.

Au plus fort de la piraterie somalienne, en 2011, le Bureau maritime international (BMI) avait recensé 237 attaques attribuées à des pirates somaliens à travers l'océan Indien - des côtes somaliennes à la mer d'Oman et les pirates détenaient 736 otages et plus de 32 navires marchands.

En 2013, il n'en a enregistré que cinq, qui ont toutes échoué. Les pirates ne détiennent plus qu'un navire d'importance et une quarantaine de marins.