L'armée congolaise et les Casques bleus ont repris la semaine dernière une vingtaine de villages à des groupes armés actifs dans l'Est de la République démocratique du Congo, a annoncé mercredi la Mission de l'ONU (Monusco).

«Environ vingt villages ont été reconquis par les militaires congolais durant la semaine écoulée» dans les territoires de Beni, Walikale et Lubero, situés dans la province minière du Nord-Kivu, a déclaré le lieutenant-colonel Felix-Prosper Basse porte-parole de la Monusco.

Ils ont été repris pendant une phase d'opérations conjointes de l'armée et des Casques bleus qui a commencé le 2 juillet pour mettre fin aux exactions (meurtres, viols, enrôlements d'enfants, pillages...) des groupes armés qui s'affrontent pour des raisons ethniques, économiques ou foncières.

À Beni, ces opérations ont ciblé la rébellion islamiste ougandaise Alliance des Forces Démocratiques (ADF). Présente dans l'Est congolais depuis 1995 et sanctionnée par l'ONU, elle a déjà perdu ses grands bastions depuis janvier et le lancement par les forces régulières d'une offensive de grande envergure.

Lundi, l'armée et la Monusco ont procédé à un nouveau lancer de tracts par hélicoptère pour pousser les rebelles de l'ADF, retranchés dans une poche à la frontière avec l'Ouganda, à se rendre et à libérer les otages qu'ils détiennent encore.

À Walikale, plus au sud, les opérations militaires se sont notamment concentrées sur la milice d'autodéfense «Sheka». Elle est accusée d'avoir participé au viol de près de 400 personnes fin juillet-début août 2010 dans cette région et son chef, Sheka Ntabo Ntaberi, est recherché par la justice congolaise.

«Sheka s'est retiré avec son État-major du groupement d'Utunda (...), en direction des localités situées vers le Nord», a souligné le lieutenant-colonel Basse, soulignant l'armée avait «appréhendé plusieurs miliciens et récupéré des équipements militaires, des radios ainsi que des munitions».