Au moins six personnes ont péri mardi soir dans deux attentats suicides visant des mosquées de la ville de Potiskum, dans le nord-est du Nigeria, région secouée par les attaques du groupe islamiste de Boko Haram, devenues quotidiennes, ont rapporté des témoins.

Le premier attentat a eu lieu vers 19 h 55 (14 h 55 à Montréal), contre une mosquée en plein air fréquentée par un mouvement chiite, dans le quartier de Dogo Tebo, tuant quatre fidèles.

Le second attentat, survenu cinq minutes plus tard, a tué au moins deux personnes, dans une mosquée située dans les quartiers de l'imam de la ville, à Anguwar Bolawa.

«Un kamikaze qui devait être de Boko Haram s'est fait exploser sur le site de la mosquée en plein air du groupe chiite, Saqafa, juste après leur prière du soir», a rapporté Balarabe Dahiru, un témoin.

«Nous avons transporté quatre corps disloqués à l'hôpital, ainsi que cinq blessés», a-t-il ajouté.

Selon Awwal Maikusa, un autre habitant qui a donné un récit similaire du premier attentat, une seconde explosion a rententi peu après.

«Nous étions en train d'essayer de gérer [les dégâts de] l'attentat suicide dans notre quartier, quand une seconde explosion a retenti, nous avons appris que celle-ci venait de l'enceinte de la résidence de l'Imam», a expliqué M. Maikusa.

Selon Sheriff Abdullahi, qui vit dans le même quartier, le kamikaze s'est introduit dans la mosquée pendant la prière.

«On a entendu une grosse explosion peu après que le kamikaze soit entré dans la mosquée», a-t-il déclaré.

«J'ai identifié deux corps qu'on sortait de la mosquée», a ajouté M. Abdullahi.

L'armée, qui a bouclé la ville peu après le double attentat, a ordonné à la population de ne pas sortir.

Potiskum, carrefour commercial de l'État de Yobe, a déjà été le théâtre de nombreuses attaques de Boko Haram, depuis le début de l'insurrection islamiste, qui a fait au moins 10 000 morts au Nigeria depuis cinq ans.

Le groupe armé a encore intensifié ces dernières semaines le rythme effréné de ses attaques, multipliant les massacres de civils, les attentats sanglants et les enlèvements dans son fief dans le nord-est, mais aussi dans le reste du pays.

Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, majoritairement musulman, a été la cible de cinq attentats en cinq jours et a dû annuler les célébrations associées à l'Aïd-El-Fitr, qui marque la fin du ramadan.