Le bilan de l'épidémie de fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola continue de s'aggraver avec près de 1100 cas et 660 morts, dont 28 décès entre les 18 et 20 juillet, dans trois pays d'Afrique de l'Ouest, a indiqué vendredi l'OMS.

«L'OMS et ses partenaires sur le terrain continuent de travailler très dur avec les autorités locales pour essayer de contenir la propagation de la maladie et pour soigner les personnes touchées par l'épidémie», a déclaré un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé, Paul Garwood, au cours d'un point de presse à Genève.

Selon le dernier bilan de l'OMS, qui date du 20 juillet, «660 décès ont été enregistrés, 1093 cas ont été signalés», a-t-il dit.

Selon l'OMS, il y a eu 45 nouveaux cas entre les 18 et 20 juillet, dont 28 mortels (4 en Guinée, 11 au Liberia et 13 en Sierra Leone).

La Guinée, d'où l'épidémie est partie, n'est plus le pays le plus affecté. D'après l'OMS, il y a eu au total depuis le début de l'épidémie, 415 cas fièvre hémorragique en Guinée, dont 314 mortels, 224 cas au Liberia, dont 127 mortels, et 454 en Sierra Leone, dont 219 mortels.

M. Garwoord a souligné qu'un des principaux défis actuellement était le manque de personnel. «Nous sommes en train de fournir un soutien additionnel aux hôpitaux et cliniques», a-t-il souligné.

«Nous constatons que beaucoup de ces établissements n'ont tout simplement pas assez de personnel pour fournir le niveau de soins nécessaires pour aider les personnes touchées», a-t-il insisté. L'OMS a pour l'instant déployé quelque 125 personnes dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest actuellement touchés par l'épidémie qui s'est déclarée début janvier, a-t-il précisé.

Un mort au Nigeria



Les autorités nigérianes ont annoncé vendredi que le Libérien décédé en quarantaine à Lagos est mort du virus Ebola, confirmant ainsi le premier cas du virus mortel dans la ville la plus peuplée d'Afrique.

«Le patient a fait l'objet de tests médicaux (...) qui se sont avérés positifs au virus Ebola», la cause de sa mort, a déclaré le ministre nigérian de la Santé, Onyebuchi Chukwu, à la presse.

Le patient, âgé de 40 ans, était arrivé de Monrovia via Lomé, au Togo, dans la capitale économique nigériane dimanche. Il avait été hospitalisé après de violents vomissements et diarrhées.

Il a été mis en quarantaine car il présentait les symptômes associés au virus Ebola, qui a déjà tué plus de 600 personnes depuis le début de l'épidémie en Afrique de l'Ouest il y a quelques mois, dont 127 au Liberia.

Il «a évité tout contact avec le public» entre l'aéroport et l'hôpital, a précisé M.Chukwu. Et «tous les passagers avec qui le patient a été en contact ont été recherchés et ils font l'objet d'une enquête», afin d'éviter que le virus, très contagieux, ne se propage dans la mégapole de plus de 20 milllions d'habitants, a-t-il ajouté.

Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 % chez l'homme.

Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.

Il n'y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.