Un légionnaire français a été tué lundi et six blessés dans une attaque-suicide dans le nord du Mali, portant à neuf le nombre de militaires français tués depuis le lancement en janvier 2013 de l'opération militaire Serval, ont annoncé mardi les autorités françaises.

Cette attaque au véhicule piégé, à une centaine de kilomètres de Gao, intervient à la veille d'une tournée africaine du président François Hollande et au moment où l'armée française redéploie ses forces au Sahel.

Selon le ministère français de la Défense, le «véhicule suicide» a été lancé par un kamikaze contre des «véhicules blindés installés en surveillance dans le secteur d'Al Moustarat».

Sept militaires ont été blessés par l'explosion, dont trois grièvement, et l'un d'eux est décédé dans la soirée, a précisé le ministère de la Défense.

Le militaire décédé était un légionnaire de 45 ans, Dejvid Nikolic, né en Serbie et naturalisé français, servant dans le 1er régiment étranger du génie.

Il s'agit du neuvième soldat tué au Mali depuis le lancement de l'opération Serval en janvier 2013. Si des attaques ou tentatives d'attaques-suicide ont déjà eu lieu dans le nord du pays contre des casernes où étaient stationnés des soldats français et africains, c'est la première fois qu'un militaire français est tué au cours d'une opération de ce type. La dernière perte française au Mali remonte au 8 mai.

Quelque 1700 militaires français participent à la mission Serval lancée pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes. Elle doit s'achever dans les prochains jours pour céder la place à une opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel, qui mobilisera 3000 militaires français.

François Hollande effectue de jeudi à samedi une tournée en Côte d'Ivoire, au Niger et au Tchad. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se rend mercredi au Mali.

Dimanche, M. Le Drian avait acté la fin de la mission Serval et salué une «opération contre le terrorisme menée à bien, avec une grande efficacité», avec «beaucoup d'élimination» de «terroristes» «et beaucoup de stocks d'armes repris».

Serval va être remplacé par l'opération Barkhane, qui doit se mettre en place «dans les jours qui viennent», en «partenariat» avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) avec «à peu près 3000 militaires en tout». L'opération comptera 20 hélicoptères, 200 véhicules blindés, 10 avions de transport tactique et stratégique, 6 avions de chasse et 3 drones, selon le ministère. L'état-major sera basculé sur N'Djamena.

PHOTO ARCHIVES AF/SIRPAT

Dejvid Nikolic