Le secrétaire d'État américain John Kerry s'est dit jeudi toujours inquiet du sort de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, condamnée au Soudan à 100 coups de fouet pour adultère et à mort par pendaison pour apostasie.

«Le Soudan adopte depuis longtemps un chemin tortueux, et du temps où j'étais encore sénateur j'ai souvent voyagé dans la région pour essayer de mieux comprendre. En tant que secrétaire d'État je reste engagé pour ce pays et son peuple. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes inquiets des peines auxquelles a été condamnée Meriam Yahya Ibrahim Ishag», a indiqué John Kerry dans un communiqué.

«Mme Ishag est la mère de deux jeunes enfants. Elle et ses enfants devraient pouvoir se retrouver chez eux avec leur famille au lieu qu'elle soit emprisonnée pour apostasie», a ajouté M. Kerry.

«J'appelle le gouvernement et la justice soudanaise à respecter le droit fondamental de Mme Ishag à la liberté et à exercer sa religion», a-t-il repris.

Dans ce même communiqué, le secrétaire d'État demande aux dirigeants soudanais d'abroger les lois qui sont contraires à la constitution provisoire de 2005 et à la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Née d'un père musulman, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été condamnée à mort le 15 mai par un tribunal en vertu de la loi islamique en vigueur, qui interdit les conversions. Cette Soudanaise de 27 ans a accouché fin mai d'une fille en prison.

Mariée à un chrétien et déjà mère d'un garçon de 20 mois, elle a également été condamnée à 100 coups de fouet pour «adultère» car, selon l'interprétation soudanaise de la charia, toute union entre une musulmane et un non-musulman est considérée comme un «adultère».

Son époux Daniel Wani est un ressortissant américain originaire du Soudan du Sud. Meriam Yahia Ibrahim Ishag a refusé d'abjurer sa foi chrétienne au profit de l'islam devant la cour qui l'a condamnée à mort.

Selon Amnesty International, Mme Ishag a été élevée en tant que chrétienne orthodoxe, la religion de sa mère, car son père était absent pendant son enfance.