Le Nigeria et ses voisins - Tchad, Bénin, Niger et Cameroun - ont décidé jeudi à Londres de renforcer leur coopération pour retrouver les lycéennes enlevées par Boko Haram et vaincre le groupe islamiste.

Après avoir adopté «un plan de guerre» lors d'un sommet le 17 mai dernier à Paris, les différentes parties ont «réaffirmé leur unité» et confirmé leur volonté d'en finir avec la «secte terroriste», selon le chef de la diplomatie britannique William Hague, hôte d'une réunion de suivi.

«Le Nigeria, le Tchad, le Bénin, le Niger et le Cameroun ont confirmé aujourd'hui qu'ils allaient mettre en commun leurs informations et leurs ressources pour resserrer le filet autour de Boko Haram», a souligné M. Hague en sortant d'une rencontre ministérielle organisée en marge d'une conférence sur les violences sexuelles pendant les conflits.

«Les États régionaux se sont également mis d'accord pour organiser des patrouilles multinationales» le long des frontières afin de «couper les voies de repli aux terroristes», qui profitent des «frontières poreuses pour se regrouper et se réarmer», a-t-il ajouté.

Des représentants des États-Unis, de la France, du Canada et de l'Union européenne étaient également présents à la réunion de Londres, organisée près de deux mois après l'enlèvement par Boko Haram de plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le nord-est du Nigeria.

Le sort des jeunes filles a suscité une immense émotion à travers le monde, mais aussi déclenché un flot de critiques au Nigeria en l'absence apparente de progrès dans la localisation des écolières.

Londres va augmenter son soutien aux militaires nigérians

William Hague n'a pas voulu entrer dans ce débat, afin de ne «pas mettre en danger les recherches en cours». «Ce n'est pas dans l'intérêt des filles», a-t-il insisté, soulignant que la tâche était «extraordinairement difficile».

Pour aider à retrouver les écolières, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont mobilisé des moyens humains et matériels (notamment des avions et des drones, côté américain) pour collecter du renseignement.

Jeudi, M. Hague a annoncé que la Grande-Bretagne allait augmenter encore son soutien en assistant le Nigeria dans l'entraînement de ses forces armées face à un groupe islamiste toujours aussi actif malgré une offensive des militaires nigérians dans ses bastions du nord-est depuis plus d'un an.

Cette semaine, de nouvelles attaques de Boko Haram ont fait au moins cinq morts dans deux villages proches de la ville où les quelque 200 lycéennes ont été enlevées.

C'est aussi dans cette région qu'une vingtaine de femmes ont encore été enlevées le weekend dernier par des militants armés dont le nom, Boko Haram, signifie «l'éducation occidentale est un péché».

«Nous voulons tout faire pour que Boko Haram échoue dans sa mission tordue de refuser une éducation aux filles. Ensemble, avec les États-Unis, nous allons renforcer nos programmes éducatifs pour permettre à un million de filles et de garçons supplémentaires d'avoir accès à l'éducation dans le nord du Nigeria», a promis William Hague.

«Vaincre Boko Haram va prendre du temps, mais les atrocités commises contre des communautés innocentes et vulnérables sont trop importantes pour être ignorées», a conclu le ministre britannique.