Les pourparlers entre belligérants sud-soudanais à Addis Abeba, destinés à trouver une issue politique au conflit qui ensanglante le jeune pays depuis mi-décembre, ont été à nouveau suspendus lundi, pour 12 jours, a annoncé la médiation.

C'est la troisième fois que ces pourparlers sont interrompus depuis qu'ils sont entrés dans leur deuxième phase mi-février. La première phase s'était conclue fin janvier par la signature d'un cessez-le-feu jamais respecté.

«La deuxième phase des pourparlers de paix au Soudan du Sud, sur le dialogue politique pour la réconciliation nationale et l'apaisement (...) est ajournée aujourd'hui pour 12 jours», a annoncé l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), organisation est-africaine qui assure la médiation, assurant que les négociations reprendraient le 4 juin.

Cette deuxième phase n'a jusqu'ici enregistré que peu d'avancées. Un «Accord pour mettre fin à la crise au Soudan du Sud» a bien été signé le 9 mai à Addis Abeba par le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont les troupes s'affrontent depuis le 15 décembre, mais l'engagement «à cesser les hostilités» qu'il contenait n'a pas tenu 24 heures.

MM. Kiir et Machar, sous pression internationale et personnellement menacés de sanctions américaines, s'étaient également mis d'accord sur le principe d'un gouvernement de transition et sur celui de futures élections, mais les modalités de mise en oeuvre de ces deux questions n'ont pas progressé depuis.

«L'accord a favorablement changé le contexte des négociations, vers un processus plus ouvert, plus représentatif et tourné vers l'avenir», a néanmoins assuré l'IGAD, tout en appelant les parties à respecter les engagements déjà signés.

Les délégations des deux camps ont «produit des documents de travail sur un canevas des modalités de mise en oeuvre de l'Accord de cessation des hostilités et du Cadre des négociations politiques vers un règlement de la crise», ont expliqué les médiateurs.

Le conflit, accompagné de massacres et exactions à caractère ethnique contre les civils, a déjà fait plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de morts et chassé de chez eux plus de 1,3 million de personnes depuis que des combats ont éclaté le 15 décembre au sein de l'armée sud-soudanaise entre troupes loyales respectivement à MM. Kiir et Machar, avant de se propager ailleurs dans le pays.