Des islamistes extrémistes ont fait exploser un pont, tué un nombre inconnu de personnes et enlevé la femme et les deux enfants d'un policier à la retraite dans le nord-est du Nigeria, ont rapporté samedi des résidants, alors que la communauté internationale se mobilise pour retrouver 276 des plus de 300 écolières kidnappées en avril.

Le gouvernement local n'a pu confirmer le nombre de morts, puisque 3000 survivants ont fui l'attaque de vendredi soir sur la ville de Liman Kara. Des résidants déplacés rapportent que les insurgés ont fait exploser le pont qui relie les États de Borno et d'Adamawa, où l'état d'urgence a été déclaré pour tenter de stopper le soulèvement du réseau terroriste Boko Haram. Cela empêche notamment les véhicules militaires de se déplacer.

Lundi, les militants avaient détruit un pont reliant le Nigeria au Tchad, où certains ont leur repaire dans les montagnes.

Aucun détail n'a été donné sur les derniers enlèvements, mais le Boko Haram a déjà affirmé que les enlèvements de membres de la famille de dirigeants étaient une mesure de représailles contre ce qu'il qualifie de prise d'otages de femmes et d'enfants de suspects recherchés.

Une équipe d'experts français est arrivée au pays samedi pour aider à retrouver les filles. Vendredi, des experts de la sécurité britanniques se sont joints aux forces nigérianes et américaines. La Grande-Bretagne affirme ne pas vouloir seulement résoudre la crise des enlèvements, mais aussi contribuer à éradiquer le Boko Haram.

Au Nigeria, le révérend Enoch Mark a décrit à l'Associated Press son désespoir et sa colère contre l'armée qui n'a toujours pas retrouvé ses deux filles.

«Pendant 11 jours, nos filles étaient à la même place. Elles campaient près de Chibok (la ville où elles ont été enlevées), à 30 kilomètres, et l'aide n'y était pas. Pendant 11 jours.»