Près de 30 personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessées en Centrafrique dans des affrontements en cours depuis jeudi autour de la localité de Mala (200 km au nord-est de Bangui) entre combattants Séléka à des miliciens anti-balaka, a-t-on appris lundi de source militaire africaine.

«Les informations en notre possession font état de violents affrontements en cours depuis jeudi dans la région de Mala entre anti-balaka et ex-Séléka. On déplore près d'une trentaine de morts, pour la plupart des civils, et plus d'une dizaine de blessés. Des centaines de personnes sont obligées de fuir en brousse», a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat un officier de la force africaine en Centrafrique (MISCA).

D'autres ont trouvé refuge dans des localités voisines, selon la même source.

Selon des habitants de Mala joints au téléphone par l'AFP depuis Bangui, le centre de la localité est désormais occupé par des combattants Séléka qui se livrent à des atrocités contre les civils.

«Ils tuent, pillent, volent et violent impunément. Il n'y a personne pour protéger la population contre leurs exactions. Même l'église catholique de Mala a été saccagée, et ceux qui s'y étaient réfugiés ont essuyé des tirs et (été) obligés de fuir», a raconté l'un d'eux, Éric Kétégaza, ajoutant qu'il avait fui la localité.

75 morts en dix jours

Au moins 75 personnes ont péri dans les attaques de plusieurs villages depuis une dizaine de jours dans le nord-ouest de la Centrafrique, attribuées à l'ex-rébellion Séléka et à des Peuls armés, a indiqué lundi une source militaire africaine.

Un premier bilan avait fait état samedi d'une vingtaine de morts dans les environs de Markounda, auxquels sont venus s'ajouter 55 tués près de Paoua, à une cinquantaine de kilomètres du village, a déclaré lundi à l'AFP un officier de la MISCA sous couvert d'anonymat, faisant état d'un bilan toujours provisoire.

En dépit de la présence de forces internationales qui seront relayées en septembre par des Casques bleus, les violences restent quotidiennes en Centrafrique où la population et les organisations humanitaires sont la cible d'attaques de groupes armés, ex-Séléka à dominante musulmane ou anti-balaka majoritairement chrétiens.

Médecins sans frontières (MSF) a ainsi annoncé lundi qu'elle allait réduire temporairement ses activités en Centrafrique après l'attaque fin avril d'un hôpital du nord-ouest du pays.

«MSF a décidé de limiter, en signe de protestation et pendant une semaine, ses activités médicales en RCA et dans les pays limitrophes au seul maintien de ses services d'urgence», indique un communiqué de l'ONG.

L'organisation humanitaire explique avoir pris cette décision à la suite de l'attaque le 26 avril de l'hôpital de la ville de Boguila (450 km au nord de Bangui), où 22 personnes, dont 3 membres de son personnel humanitaire, ont été tuées.