Toutes les écoles et les bureaux gouvernementaux à Abuja, la capitale du Nigeria, seront fermés du 7 au 9 mai durant le Forum économique mondial sur l'Afrique, sur ordre du président après que deux attaques à la bombe en trois semaines eurent tué près de 100 personnes.

Vendredi soir, un communiqué affirmait que cette mesure visait à faciliter la circulation durant le congrès auquel sont invités des centaines de personnalités internationales et de chefs politiques et d'entreprises africains. Le premier ministre chinois Li Keqiang sera l'invité d'honneur.

Le gouvernement a annoncé qu'il déploierait 6000 policiers et soldats pour aider à sécuriser l'événement. Le président, Goodluck Jonathan, a assuré les délégués qu'ils seraient en sécurité.

L'ambassade américaine a pour sa part émis un avertissement public par courriel, vendredi. Elle dit que des «groupes associés au terrorisme» pourraient planifier une «attaque de type non précisé» contre l'hôtel Sheraton de Lagos, la capitale commerciale du Nigeria. Un gérant de cet hôtel, qui exige 350 $ par nuit, a affirmé qu'il n'était au courant d'aucune menace.

Samedi, les forces de la sécurité patrouillaient la région entourant les sites des bombardements. Huit suspects, dont des étrangers, ont été arrêtés.

Par voie de communiqué, le major-général Chris Olukolade, porte-parole du ministère de la Défense, a confié que les huit suspects aidaient à faire avancer l'enquête grâce à des «informations utiles». La plupart viennent d'autres pays, mais il n'a pas donné plus de précisions.

Une autre victime est décédée à l'hôpital, portant à 20 le nombre de morts suivant l'attaque de jeudi. Le secrétaire permanent à la santé, Dr. Demola Onakomaiya, a appelé les familles à réclamer les corps, parce que les morgues des hôpitaux sont débordées et abritent encore des victimes de l'attaque du 14 avril, qui a tué au moins 75 personnes.

Par ailleurs, des extrémistes ont tué quatre villageois dans une attaque avant la tombée du jour, samedi, en banlieue de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno. Les forces de la sécurité ont utilisé des obus de mortier pour repousser les attaquants et les garder à l'extérieur de la ville.

La responsabilité des explosions survenues le 14 avril et le 1er mai à Abuja, dans le centre du pays, est attribuée au réseau terroriste Boko Haram (qui signifie «L'éducation occidentale est un péché»). Les militants du groupe ont kidnappé plus de 300 écolières le mois dernier. La police nigériane a révélé vendredi que 276 manquent toujours à l'appel.