Le réseau terroriste Boko Haram revendique la responsabilité de l'explosion survenue la semaine dernière, en pleine heure de pointe dans la capitale du Nigeria, et qui a fait au moins 75 morts et 141 blessés.

Le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau, a affirmé dans une vidéo que le groupe avait orchestré l'attentat d'Abuja.

L'explosion survenue lundi, à 15 minutes de voiture de la villa présidentielle, était la première depuis deux ans à viser la capitale, située au centre du pays à des centaines de kilomètres des bastions habituels du Boko Haram.

Le bilan de la tragédie pourrait s'alourdir à mesure que les autorités font la lumière sur l'explosion, qui a creusé un trou d'une profondeur de 1,2 mètre.

Shekau a confirmé, dans la vidéo, que ses militants étaient bien dans la capitale, sans préciser où.

Leur présence à Abuja porte tort au gouvernement et à l'armée, qui prétendait avoir réduit la montée islamiste à l'extrême nord-est du pays, et attise les craintes d'une insurrection généralisée.

La vidéo d'Abubakar Shekau ne mentionne pas l'enlèvement de quelque 130 jeunes filles d'une école, quelques heures après l'explosion. Plusieurs croient que le groupe est également derrière cet événement.

Selon les autorités, quelques dizaines de filles ont réussi à s'échapper, mais 85 demeurent introuvables.

Le président du pays, Goodluck Jonathan, a déclaré l'état d'urgence en mai 2013 et a inondé la région de soldats qui ont rapidement repoussé les extrémistes à l'extérieur des villes et villages. Ils ont toutefois du mal à les déloger de repaires dans des forêts et des cavernes de montagnes, le long de la frontière commune avec le Cameroun.