Les États-Unis vont dépêcher des experts en Ouganda pour discuter avec le président Yoweri Museveni de sa nouvelle loi anti-homosexualité qui a été largement condamnée par les Occidentaux, a indiqué mardi le secrétaire d'État John Kerry.

Le ministre américain avait comparé en février cette législation ougandaise encore plus répressive contre les homosexuels à celles contre les juifs dans l'Allemagne nazie et contre les noirs en Afrique du Sud sous l'apartheid.

M. Kerry a révélé auprès d'étudiants qu'il recevait au département d'État, qu'il avait récemment parlé avec le chef de l'État ougandais et que ce dernier «s'était engagé à rencontrer certains de nos experts».

«Nous pourrons ainsi amorcer un dialogue sur la raison pour laquelle ce qu'il a fait ne peut se fonder sur aucun fait, ni sur aucune donnée scientifique», a ajouté le chef de la diplomatie américaine, dont le gouvernement est en pointe pour la défense des droits des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) dans le monde.

Le président Museveni «a bien accueilli (cette proposition) et a répondu "Je suis heureux de les recevoir et de commencer à parler". Et c'est ce que nous allons faire», s'est félicité John Kerry.

Le président ougandais avait promulgué fin février cette loi controversée qui durcit la répression de l'homosexualité. Les relations homosexuelles sont déjà passibles de la prison à vie en Ouganda mais cette législation, adoptée à une écrasante majorité le 20 décembre par le Parlement, interdit notamment toute «promotion» de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant homosexuel(le).

Sans être très précis dans ses menaces, le département d'État avait alors prévenu que cela aurait des «conséquences» sur l'aide américaine de 485 millions de dollars par an à l'allié ougandais.

Sa porte-parole Jennifer Psaki s'est contentée de préciser mardi que son administration avait décidé de suspendre des «primes» versées à 18 hauts responsables officiels ougandais en matière de santé publique.