Une dizaine de combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi par les forces françaises dans le nord-est du Mali, a indiqué jeudi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Le groupe avait été repéré dans la vallée de l'Amettetaï (région de Kidal) par les drones Reaper acquis récemment par la France et a été frappé par des avions de combat et des hélicoptères, a précisé le ministre à quelques journalistes, confirmant une information du quotidien français Le Figaro.

«Ce sont les drones que l'armée française a désormais sur place qui ont permis d'identifier ces groupes en train de manipuler des roquettes, ce qui a permis une action coordonnée avec de la chasse et des Reaper», a-t-il dit, assurant qu'il n'y a pas eu d'intervention de troupes au sol.

L'entourage du ministre a affirmé qu'il s'agissait de «combattants d'AQMI», groupe djihadiste opérant dans l'Adrar des Ifoghas, vaste région montagneuse de la région de Kidal abritant la vallée de l'Amettetaï.

Selon la même source, l'action conjuguée des drones, des avions et des hélicoptères français illustrait le nouveau dispositif des forces françaises dans la région.

Les Reaper qui ont repéré le groupe sont basés à Niamey, au Niger voisin, les avions Mirage 2000 venaient de la base de N'Djamena (Tchad) et les hélicoptères Tigres de Tessalit, localité de l'extrême nord-est du Mali.

Jean-Yves Le Drian a souligné que les risques de «reconstitution» des groupes djihadistes opérant dans la région étaient «toujours réels» et nécessitaient de maintenir une «grande vigilance».

Les opérations françaises de la nuit de mardi à mercredi ont été confirmées par un responsable de l'armée malienne et une source au sein de la force de la Minusma (la mission de l'ONU au Mali), tous deux postés dans le nord du Mali.

«Les islamistes venus notamment de Libye se sont réorganisés sur le terrain. Ils ont constitué deux bases dans le Nord-Est, que les militaires français viennent de détruire (...). Il y a eu au moins 11 terroristes tués», a déclaré le responsable de l'armée malienne, selon qui cela s'est passé dans la région de Kidal.

La source de la Minusma a évoqué «une très grosse opération militaire française qui s'est déroulée ces dernières 48 heures» et «a permis de neutraliser une dizaine de terroristes dans la région de Kidal».

Aucun détail supplémentaire n'a été fourni.

La France mène au Mali une opération militaire, baptisée «Serval», déclenchée le 11 janvier 2013 pour mettre un terme à l'occupation du nord du pays par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui menaçaient d'avancer vers le Sud et Bamako, la capitale.

Outre la France, qui poursuit son opération, le Tchad et plusieurs autres pays sont engagés militairement sur le terrain, leurs contingents ayant été intégrés au sein de la Minusma.

Les djihadistes ont été affaiblis par l'intervention internationale mais sont toujours actifs dans le Nord, où ils mènent régulièrement des attaques meurtrières.

Depuis la fin des 10 mois d'occupation du Nord par les islamistes armés, les forces françaises ont mené plusieurs opérations pour éviter qu'ils ne reconstituent leurs bases.

En janvier, une opération qualifiée de «contre-terrorisme» avait été menée par des militaires français au nord de Tombouctou, une des trois régions du Nord malien avec Kidal et Gao.

11 djihadistes avaient été tués, d'après des sources militaires malienne et française. «Les djihadistes venus notamment de la Libye se réorganisaient pour occuper le terrain et s'installer durablement», avait affirmé la source malienne.