Les insurgés islamistes somaliens shebab ont revendiqué auprès de l'AFP l'attentat à la voiture piégée qui a fait au moins six morts, jeudi, près de l'entrée de l'aéroport de Mogadiscio, affirmant avoir visé un convoi de l'ONU.

Une source onusienne a confirmé à l'AFP qu'un convoi de l'ONU semble avoir été la cible de l'attaque et que le personnel qui s'y trouvait était indemne, mais «secoué». Il n'était pas clair dans l'immédiat si l'explosion a fait des victimes parmi les membres de l'escorte somalienne.

Au moins six personnes ont été tuées et de nombreuses blessées jeudi par l'explosion d'une voiture piégée à l'entrée du complexe abritant l'aéroport de Mogadiscio et le quartier-général de la Force de l'Union africaine (AMISOM), a annoncé un responsable de la police à l'AFP.

«L'endroit était bondé quand l'explosion s'est produite», a expliqué ce responsable, Said Mohamed, précisant que de nombreux civils figuraient parmi les victimes. L'accès au terminal aéroportuaire étant strictement encadré, les proches doivent attendre les passagers à l'entrée du complexe.

«Au moins six personnes, essentiellement des civils, ont péri dans l'explosion de la voiture piégée, il y a beaucoup de victimes, certains grièvement blessés (...) le bilan pourrait s'aggraver», a-t-il ajouté.

Outre l'aéroport et le QG de l'AMISOM, le complexe aéroportuaire ultra-sécurisé héberge aussi des bureaux de l'ONU et des antennes diplomatiques occidentales, dont la mission britannique, rouverte en avril 2013. Une équipe de conseillers militaires américains déployée depuis janvier en Somalie pour aider l'AMISOM y est également basée.

La capitale somalienne est régulièrement le théâtre d'attaques attribuées aux islamistes somaliens shebab liés à Al-Qaïda, depuis qu'ils en ont été chassés en août 2011 par l'AMISOM.

Lundi à Mogadiscio, un garde avait été tué et un responsable militaire blessé dans les explosions séparées de deux bombes visant des responsables du gouvernement somalien.

Le 1er janvier, un double attentat à la voiture piégée devant un autre hôtel de Mogadiscio, fréquenté par des responsables somaliens et étrangers en visite dans la capitale somalienne, avait fait au moins onze morts.

Confrontés à la puissance de feu supérieure des forces africaines qui épaulent diverses milices alliées, les shebab ont abandonné le combat conventionnel au profit d'attaques de guérilla de plus en plus sophistiquées.

La Somalie est plongée dans le chaos et la guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.